Salon du livre de Paris

A chacun son classique

livres © Sanaa Rachiq

A l’occasion du salon
du livre de Paris (16-
18 mars 2018)
consacré à la Russie,
plusieurs lecteurs, connus ou non, nous
livrent leur coup de
cœur russe.

 

 

Vassili Grossman, Vie et destin

« Vassili Grossman est un des plus formidables correspondants de
guerre. Journaliste combattant pour la vérité, son courage était
aussi et surtout politique. Son ouvrage, interdit par le pouvoir
soviétique est un acte d’accusation contre la censure, contre le
totalitarisme. »
Charles Enderlin, journaliste et écrivain 

Léon Tolstoï, Anna Karenine

« La richesse de l’écriture de Tolstoï est multiple : il y a la beauté du
verbe, celle d’une société théâtralisée, d’une représentation de la
vie humaine, et finalement la richesse d’une Russie qui regorge de
pouvoir et de gloire. Anna Karenine sonde l’âme ; ce n’est pas une
histoire d’amour mais celle d’une passion incomprise qui dévore
les Hommes et les rend vulnérables. »
Magaly Tancray,  libraire au Furet du nord

Fiodor Dostoïevski, Les Frères Karamazov

« J’ai lu ce livre à l’âge de 15 ans, c’est à mes yeux l’un des plus
grands romans jamais écrits. Il a sans doute déterminé dans une
large mesure ma façon d’appréhender la vie. Y sont abordées ou
plutôt incarnées, sous une forme littéraire, donc avec tous leurs
paradoxes, de façon plus subtile et moins théorique que dans des
traités philosophiques, les questions fondamentales : le bien et le
mal, le sens de la souffrance, la responsabilité, la liberté. On ne
trouve pas dans ce roman de réponses, mais il a ouvert pour moi
des portes qui ne se sont jamais refermées. Le désir de le lire dans
l’original est une des raisons pour lesquelles j’ai appris le russe. »
Sophie Benech,  traductrice du russe

Mikhaïl Boulgakov, le Maître et Marguerite 

« Je garde encore le souvenir émerveillé de ma découverte de ce
livre. Je l’ai lu par hasard, sans personne pour me conseiller,  et j’ai
eu pour la première fois, dans ma vie de jeune lecteur adulte, la
sensation de tenir entre mes mains un chef d’œuvre et de
comprendre en quoi il l’était. J’ai commencé, à partir de ce
moment, à aimer les auteurs autant que leurs livres. »
Gérald Aubert, écrivain

Fiodor Dostoïevski, l’Idiot 

« L’idiot est un roman que j’ai lu il y a longtemps et que j’ai relu
récemment tant il m’avait profondément impressionné. Mychkine
est une figure christique : sa foi en l’Amour est infinie, mais il va
tenter en vain de sauver les âmes de celles qu’il aime avant de
sombrer de nouveau dans la folie. On se souvient de ce roman
riche en rebondissements et en personnages complexes et
consumés par leurs passions comme d’un rêve intense. »
Nathalie Baravian, attachée de presse

à lire ou à relire, une sélection
(non exhaustive) d’Hebdoscope :
Ludmila Oulitskaïa, le chapiteau vert, Gallimard, 2014

Le grand roman de la dissidence à travers les destins de trois amis d’enfance.

Valran Chalamov, les récits de la Kolyma, Verdier, 2003

Récit poignant et plus personnel du système concentrationnaire soviétique

Svetlana Alexievitch, la supplication, J’ai lu, 2004

La tragédie nucléaire de Tchernobyl racontée par ses acteurs. Prix Nobel de littérature 2015

Marina Tsvetaeva, Poésie lyrique (1924-1941), éditions des Syrtes, 2015

Les vers de l’une des plus grandes poétesses russes, décédée en 1942.

Laurent Pfaadt