Un arc-en-ciel au-dessus du dôme

Mika présentait son dernier album dans la mythique salle de concert marseillaise


Mika 
©Sanaa Rachiq

Mika est une sorte de papillon multicolore qui capte immédiatement la lumière et l’irradie sur ceux qui le regarde. Car assister à un show de Mika constitue toujours une expérience unique. La popstar est d’une énergie et d’une générosité communicative qui transcende les générations. De 7 à 77 ans, les spectateurs ont ainsi rempli le Dôme de Marseille pour célébrer le plus français des chanteurs britanniques. Et il faut dire que Mika leur a bien rendu. Il a enchaîné les titres de son dernier album Que ta tête fleurisse toujours nommé ainsi en hommage au dernier cadeau de sa mère, un dessin, et ses anciens tubes français et anglais, réalisant parfaitement la communion de ses nouveaux fans – souvent les plus jeunes – spectateurs de The Voice et les plus anciens, ceux qui ont vibré, il y a maintenant dix-sept ans (eh oui !), sur Love Today, Grace Kelly ou Relax, Take it Easy, déclenchant à chaque chanson, des démonstrations de bonheur et des déhanchements incontrôlés !

Bougez a ainsi donné le ton d’une soirée que les spectateurs ont passé le plus clair de leur temps debout à danser. Les gradins assis, plutôt calmes et longs à se mettre en route, ont montré la voie, ce qui n’a pas manqué de surprendre un Mika qui a enchaîné, mi-ange mi démon, avec Sweetie Banana et Apocalypse Calypso avant de faire résonner son timbre génial et toujours unique dans Underwater et Happy Ending. Résultat : une pop colorée qui oscille entre classicisme britannique et incursions psychédéliques où Mika se livre sur vie personnelle, l’amour et la mort.

Bien évidemment, il n’a pu s’empêcher de rendre hommage à cette autre artiste britannique chère au cœur des Français, Jane Birkin, dans une chanson tirée de son dernier album et écrit avant la mort de l’artiste, mais également à cette mère disparue l’an passée d’une grave maladie avec C’est la vie, une mère dont il s’est plu à rappeler quelques anecdotes et dans 30 secondes à Carla de Coignac, finaliste de la Nouvelle Star en 2017 et qui composa avec lui ce nouvel album réussi et intégralement en français. Car la musique de Mika est une sorte de condensé de bonne humeur, de joie et son interprète, véritable papillon multicolore tantôt rouge tantôt blanc ou jaune selon ses parures, aime à butiner dans ses fleurs musicales tirées de cet arc-en-ciel sonore qu’il dispense à son public.

Mika ne manque d’ailleurs pas de rappeler en chansons, ce qui constitue son ADN musical, cette ode à la différence qui infuse sa musique et transcende les générations, s’offrant même avec Big Girl (You are beautiful) un bain de foule dont le Dôme se souviendra et invitant un spectateur chanceux à venir danser un slow sur scène. C’est ce qu’on pourrait appeler l’effet papillon de Mika. Le public marseillais, conquis, entonna même avec lui un Moi, Andy et Paris, chanson où il évoque son compagnon c’est dire combien l’artiste est aimé ici. En guise de remerciement, Mika déploya un arc-en-ciel de son piano comme pour nous dire, dans un ultime message d’amour, que la musique est quelque part, somewhere over the raimbow. Et qu’il revient à chacun de le suivre.

Par Laurent Pfaadt