Je suis là pour un petit bout de temps. Les jaloux vont devoir s’y faire

On ne présente plus Michel Vaillant, le pilote automobile le plus titré du sport français. Grands prix de Formule 1, courses des 24h du Mans, rallyes, il a tout gagné. A la veille du Grand Prix de Belgique, il s’est confié à l’Hebdoscope sur cette saison, ses ambitions pour le titre, les rumeurs sur une éventuelle retraite…

Comment se passe votre saison ?

Nous avons connu quelques problèmes dans les premiers grands prix notamment à Djeddah mais tout est rentré dans l’ordre.

Le circuit de Spa vous a toujours réussi. Comment l’abordez-vous ?

Très bien, je suis serein. La Vaillante marche bien. Nous avons enchaîné de bons résultats lors des trois dernières courses. Et puis Spa a toujours été, avec Monaco, mon circuit préféré. J’y ai disputé de magnifiques courses par exemple face à Stanley Newton, le fameux « Caïd de Francorchamps ». Mais je reste humble car Spa impose la modestie aux pilotes. Et puis, il peut aussi être très dangereux, souvenez-vous de l’accident mortel d’Anthoine Hubert en 2019. 

Vous avez affronté de nombreux pilotes. Qui a été le plus difficile à battre ?

Certainement Alain Prost que j’ai battu sur les Champs Elysées si vous vous souvenez. Il est ensuite devenu mon directeur d’écurie. Comme quoi je ne suis pas rancunier (rires). Schumacher m’a également beaucoup donné du fil à retordre notamment en Chine.

Quelle analyse faites-vous de cette première partie de saison ?

Les Aston Martin ont commencé très fort, cela a été indiscutablement la grosse surprise de ce début de saison mais elles marquent un peu le pas aujourd’hui, remplacées par les McLaren. Un pilote exceptionnel expérimenté d’un côté et deux jeunes surdoués de l’autre. Cela me plaît.

Fernando Alonso. Comme lui, vous êtes sortis de votre retraite pour reprendre du service dans une monoplace

Oui, on a l’impression que l’âge n’a pas de prise sur lui. Un peu comme moi (rires). Nous nous sommes affrontés il y a quelques années. C’est la même chose avec Hamilton. Le paddock et les médias auraient tort de vouloir enterrer les vieux trop vite, regardez sa course à Silverstone. Sans la fougue de Norris, il aurait fini 2e !

Il y a Max Verstappen. Est-il encore battable ?

Verstappen est le double champion du monde en titre. Il est très fort. Il a également la meilleure voiture du circuit. Mais lui et RedBull ne sont pas invincibles.

Vous et Verstappen avez le même nombre de points à ce stade de la compétition. Pensez-vous être champion du monde cette
saison ?

Oui, assurément.

Certains parlent également de votre retraite…

Il s’agit de rumeurs. Je suis là pour un petit bout de temps. Les jaloux vont devoir s’y faire…

Interview pour l’Hebdoscope par Laurent Pfaadt

A lire aux éditions Graton :

300 à l’heure dans Paris (1983)
Le caïd de Francorchamps (1989)
13 Jours (2019)