Comme à l’accoutumée, elle sera extra riche en propositions diverses et variées toutes tournées vers une solide qualité artistique, toutes propices à nous conduire vers un approfondissement de notre réflexion sur le monde et à faire voyager notre imaginaire.
Nous retrouverons des artistes déjà présents au Maillon, comme la polonaise Marta Gornicka et son chant choral, Phlippe Quesne, Martin Zimmermann, Tabea Martin, Gisèle Vienne, Jonathan Capdevielle, Camille Dagen et le groupe Animal Architecte, Boris Charmatz, Marion Siéfert, le groupe « Berlin », François Gremaud se rappeler son excellent « Giselle », Alexander Vantournhout
Ainsi se succéderont spectacles de théâtre, de danse, de
musique de cirque et pour les donner à connaître par genre nous commencerons
par la musique puisque la saison s’ouvre en collaboration avec le Festival
Musica qui se déroule du 15 septembre au 1er octobre dans différents
lieux avec trois spectacles :
« Queen of Hearts » qui évoque, la Princesse de Galles,
Lady Di, son interview à la BBC dans une pièce musicale signée Jannick Giger
avec instrumentistes et la voix de la soprano Sarah Maria Sun.
« Place » de Ted Hearn qui est un oratorio engagé
venu des Etats-Unis.
« Dompter les Rivières» une création coproduite par Le Maillon de l’autrice Lucie Taieb qui évoque le quartier du Wacken, ses mutations et entre autres un épisode au moment de l’exposition coloniale de 1924.
Puis nous retrouverons dans « Mothers a song for wartime » la vigueur et l’engagement de la polonaise Martha Gornicka dans ce chant choral qui s’insurge contre la guerre.
A inscrire dans les spectacles proprement musicaux « Carmen »
de François Gremaud qui nous avait enchanté avec « Giselle »
En abordant les pièces théâtrales, remarquons qu’elles sont
nombreuses, avec pour certaines le nom connu de leur concepteur.
Philippe Quesne pour « Le jardin des délices » (se
rappeler « La nuit des taupes ») s’inspire de l’œuvre de Jérôme Bosch
pour nous entraîner dans un monde où l’imaginaire et la réflexion collaborent
étroitement
Jonathan Capdevielle après « Rémi » en 2022
présente « Caligula » d’après Albert Camus, une lecture de l’œuvre en
deux versions accompagnées de musique et de danse.
Krystian Lupa, le célèbre metteur en scène polonais revient avec « Les émigrants » une mise en scène exceptionnelle d’une durée de 4 heures d’un texte de W. G.Sebald,un auteur de la fin du XXème siècle qui montre les conséquences dramatiques des persécutions nazies sur ceux qu’elles ont contraints à l’exil.
Camille Dagen , après « Bandes » en 2020
présente avec le groupe Animal Architecte « Les forces
vives » d’après « Les mémoires d’une jeune fille rangée »,
« La force de l’âge », « La force des choses » de Simone de
Beauvoir.
Notons la présence de la jeune
scène européenne avec « Sauvez Bâtard
», première mise en scène de Thymios Fountas sur des figures d’anti-héros.
Reprise du spectacle « La taïga court, première cérémonie » mise en scène par Antoine Hespel dont c’était le travail de sortie de l’Ecole du TNS sur un texte de Sonia Chambretto, un regard sur l’avenir incertain du monde.
« Mi vida en transito »
met en scène la correspondance de deux jeunes artistes, l’un Elvio a dû
rejoindre l’Argentine pendant que son ami Savino qu’il a connu en Suisse demeure
encore dans ce pays.
Signalons deux spectacles de
théâtre participatif mis en scène par Olivier Letellier des « Tréteaux de
France » à voir en famille ou en séances scolaires : « les
règles du jeu » et « La mare aux sorcières »
Un petit tour au Moyen-âge
avec « Péplum médiéval »
Un regard sur les enfants
avec « J’ai une épée « de Léa Drouet
Une dénonciation des violences sexuelles par la brésilienne Carolina Bianchi et sa Cie Cara de Cavalo : « La mariée » et « Bonne nuit Cendrillon ».
Des échanges de lettres entre
femmes emprisonnées par Markus et Markus theaterkollektiv, des témoignages sur
des vies bousculées dans « Die Brieffreundschaft »
La mise en scène de Marion Siéfert
pour « Daddy « est innovante puisqu’elle propose de représenter une
sorte de jeu en ligne pour dénoncer la marchandisation des corps.
Un conte moderne de Métilde
Weyergans et Samuel Hercule 4’7/00 de liberté qui raconte comment un nouvel arrivant peut bousculer la vie la mieux réglée.
Le
groupe « Berlin » présente sur le mode théâtre filmique une
sorte d’enquête sur un régisseur d’orchestre durant la Seconde guerre mondiale
De très belles propositions de danse viennent enrichir cette programmation. Elles sont signées
Martin Zimmermann pour une
« Danse macabre » dans laquelle se mêlent danse, cirque et théâtre
Tabea Martin qui met en scène et en danse le problème
majeur de l’exclusion dans « Geh nicht in den wald,im wald ist der
wald ».
Gisèle Vienne, une grande habituée
du Maillon qui se positionne aussi sur le registre de la danse et du théâtre dans
« Extra life » pour évoquer les retrouvailles d’un frère et d’une
sœur après une longue séparation.
Avec « Les Chercheurs » du collectif
« La fleur » nous découvrons sept danseur-euses venus d’Afrique qui
montrent avec virtuosité leur façon de surmonter les obstacles qui apparaissent
dans leur nouvel environnement.
Présenté avec Pôle-Sud le Maillon
invite l’illustre chorégraphe Boris Charmatz
qui a conçu pour 22 danseurs et danseuses le spectacle « 10000
gestes », une performance qui se déploie sur les notes du
« Requiem » de Mozart
Egalement avec Pôle-Sud Trajal
Harrell du Shaauspielhaus de Zurich offre dans « The Köln concert » une
prestation originale sur une musique de Keith Jarrett.
Moment particulier, celui qui
évoque avec 10 interprètes sous la direction de Nolween Peterschmitt la fièvre
de danse qui s’empara de la ville de Strasbourg en 1518.
Quant au cirque que la
programmation n’oublie pas, nous retiendrons « Pli » de Viktor Cernicky
qui est la rencontre surprenante entre un homme et 22 chaises .
« 23 fragments de ces
derniers jours » de la brésilienne Maroussia Diaz Verbèke avec trois
interprètes brésiliens du collectif « Instrumento de
ver » » et trois français de la Cie « Le Troisème cirque »,
tous faisant preuve de multiples talents.
En fin de saison, Alexander Vanthorhout qui sait déjouer les codes avec humour et virtuosité amènera une programmation faisant la part belle à la danse et au cirque. Ce sera « Through the grapevine », « Vanthorhout » et « Foreshadow ».
Nous avons devant nous les
promesses de grands moments de découvertes et s’ouvrent ainsi de multiples chemins
à parcourir pour enrichir notre réflexion et y prendre plaisir.
Marie-Françoise Grislin pour Hebdoscope