Pour son dernier concert de la saison consacré à Brahms, Saint-Saëns et Nina Senk, l’OPS affichait un casting de luxe, avec la violoniste Isabelle Faust et le violoncelliste Jean-Guihen Queyras. L’orchestre jouait sous la conduite de son directeur musical, Aziz Shokhakimov.
La soirée débutait par une courte pièce de la slovène Nina Senk, Elements, composé en 2013 sur une thématique de la haute montagne. La version pour grand orchestre était donnée, ce soir du 24 mai, en première audition française. Dans une écriture moderne devenue aujourd’hui classique, la pièce débuta dans une belle rutilance sonore qui alla en s’épurant, telle la transcription musicale d’une ascension alpestre.
Dès le début du double concerto de Johannes Brahms, le violoncelle de Jean-Guihen Queyras et le violon d’Isabelle Faust donnèrent le ton : beauté de timbre et éloquence de phrasé dans une conception de grande tenue dont la sobre vitalité prit le pas sur un lyrisme mélancolique, parfois exagérément souligné chez les interprètes de cette œuvre fin de siècle (1887). Cette approche svelte et lumineuse fut, de toute évidence, partagée par Aziz Shokhakimov, qui tira de l’orchestre un jeu remarquable de couleurs et de transparence. Après un Allegro initial à la rythmique entrainante, le mouvement lent fit entendre un cantabile d’une étonnante spontanéité, presque schubertienne, en tout cas bien préférable à la solennité un peu compassée souvent de mise ici. La même fraîcheur se retrouva dans un finale n’évoluant pas, pour une fois, de façon claudicante mais sonnant comme une véritable invitation à la danse,soutenue par un orchestre aérien et ponctuée par la timbale d’une finesse et d’une musicalité remarquées.
Depuis qu’il est en poste à Strasbourg, les quelques incursions d’Aziz Shokhakimov dans la musique française ne m’ont guère convaincu : que ce soit dans Bizet, Debussy ou Ravel, le phrasé m’a paru quelque peu lesté et manquer de respiration. On n’y retrouvit pas l’aisance et le talent dont le jeune chef fait preuve dans le répertoire germanique et slave. Avec la troisième symphonie avec orgue de Camille Saint-Saëns qui clôturait cette belle soirée, le ton sembla cette fois trouvé et le jeu orchestral fut proprement extraordinaire, d’une virtuosité et d’un éclat sonore emportant les quelques réticences que l’œuvre parfois inspire. Avec un jeu d’une telle conviction, même le pompeux dernier mouvement soutint l’intérêt jusqu’au bout.
Pour la promo 47 de L’Ecole du TNS, c’est le spectacle de sortie de ce lieu où ils ont étudié et se sont formés pendant ces trois dernières années et c’est le spectacle qui marque leur entrée dans la vie professionnelle.
Leur choix s’est porté sur une œuvre majeure de notre époque, un pavé sur le plan de l’édition, (900 pages chez Klincksieck 1917) de l’auteur allemand Peter Weiss (1916- 1982 réfugié en Suède pour fuir le nazisme) intitulé « L’esthétique de la résistance », roman en trois parties, éminemment politique.
Sous la direction du metteur en scène Sylvain Creuzevault, dont nous avons vu en 2022 sa mise en scène des « Frères Karamazov », les jeunes comédiens ont relevé brillamment le défi d’adapter ce gigantesque ouvrage qui exige de donner, au cours de la même soirée, trois représentations d’affilée correspondant aux trois parties du roman. Quatre acteurs de la compagnie « Le Singe » dirigée par Sylvain Creuzevault ont été requis pour les soutenir, Vladislav Galard, (Peter Weiss) Boutaïna El Fekkak,( la mère de Coppi) Arthur Igual ( le père du narrateur), Frédéric Noaille.(Jajob Rosner)
Pour nous introduire dans ce spectacle qui évoquera l’histoire au regard des idéologies communistes et du fascisme entre 1937 et 1945, une présentation très ludique permet de se familiariser avec le personnage du Narrateur (Gabriel Dahmani), né en 1917, aide magasinier chez Alfa Laval puis aide monteur, licencié en 1937. On le suivra tout au long de ce périple aux multiples rebondissements qui mettent en évidence que la lutte des classes n’a cessé de se heurter à la répression et s’est épuisée souvent dans des conflits internes conduisant à l’élimination des plus engagés.
Avec les jeunes comédiens, nous arpenterons les chemins chaotiques du mouvement ouvrier, leur conviction n’a eu de cesse de nous les faire parcourir sans concession, ni ménagement, d’une manière si véridique qu’elle fut bouleversante.
Les idées dominantes de l’ouvrage irriguent la représentation dont le ton reste à la gravité qui s’impose lors des divergences, des querelles politiciennes qui émaillent ce récit et ont mis à mal l’espoir de voir naître et s’opérer la révolution. De longues et épineuses discussions surgissent à propos de leurs engagements, les uns tenants de la social-démocratie, les autres du parti communiste.
Un autre thème central de cet ouvrage porte sur la culture. On y entre d’emblée avec la représentation de la fresque monumentale de Pergame représentant une gigantomachie, la victoire des Dieux conduit par Zeus sur les Géants. Datant de 197 à 159 av. JC, ce chef d’œuvre de la sculpture grecque, détruit au Vie siècle, fut redécouvert par un ingénieur allemand. Après d’âpres négociations avec l’Empire Ottoman en déclin, il sera acquis par les Allemands qui lui dédieront un musée à Berlin.
C’est là que se retrouvent en septembre 1937 trois des protagonistes de l’histoire, le Narrateur, sur le point de partir pour l’Espagne, le jeune Heilmann(Yannis Bouferrache) en costume des Jeunesses hitlériennes pour dissimuler ses opinions contre le régime nazi et Coppi (Harneza El Onari).Cette fresque décrite avec minutie et qui célèbre la victoire des puissants les met en demeure de se poser des questions fondamentales sur qui est en mesure d’apprécier les œuvres d’art et entraîne une réflexion sur la nécessité d’acquérir connaissances et culture pour être capable d’analyser les situations politiques dans lesquelles les plonge l’arrivée du fascisme et les dangers qu’ils courent à s’y opposer., bien décidés qu’ils sont à suivre pour cela des cours du soir malgré la fatigue occasionnée par leurs dures journées de travail, en effet ils se disent que si le prolétaire n’a pas au départ les outils pour déchiffrer il doit les acquérir.
C’est ainsi qu’ils suivront, débattront d’événements où les contradictions se font jour et peuvent occasionner de violentes altercations, qu’il s’agisse de la guerre d’Espagne qui voit s’affronter le parti communiste et le Poum au détriment des Républicains qui seront vaincus et les Brigades internationales dissoutes, du Pacte Germano-Soviétique qui les plonge dans un total désarroi …
Les œuvres d’art qui sont reproduites sur les panneaux que l’on ramène sur scène à bon escient font eux aussi objet de description et de critique souvent fouillée. Ne sont-ils pas le reflet de la souffrance du peuple ?
On verra donc entre autre« Le massacre des innocents » de Bruegel, « Le trois Mai » de Goya, « La liberté guidant le peuple » de Delacroix, « Guernica » de Picasso , tableau qui donnera lieu à une grande discussion sur son efficacité car jugé trop conceptuel par Jacques Ayschmann (Felipe Fonseca Nobre).
Le spectacle est truffé d’évocations qui marquent le temps. En 1938 au cabaret on chante par exemple « J’ai deux amours » et « Lili Marleen », les comédiennes Naisha Randrianasolo (Edith Piaf) Jade Emmanuel (Joséphine Baker), Juliette Bialek (Marlène Dietrich) en donnent une très sensible interprétation.
En Suède où le narrateur s’est réfugié il rencontre Brecht qui écrit « Mère courage » une mise en scène est reconstituée sur le plateau avec la fameuse charrette et ses accompagnteurs.
Chaque épisode de cette grande fresque est traité avec grand soin, rythmé par la mise en place d’un rideau transparent portant des inscriptions, rideau souvent vite retiré. De même des extraits du texte apparaissent sur l’écran pour nous guider dans le dédale de cette longue saga. (Scénographie Loïse Beauseigneur et Valentine Lê)
Grande attention a été portée aux lumières où l’idée de la clandestinité amènera parfois l’obscurité sur le plateau (Charlotte Moussié et Vyara Stefanova) et aux costumes évocateurs de cette époque de l’entre-deux guerres et guerrière aussi (Jeanne Daniel-Nguyen et Sarah Barzic).
Malgré la densité du propos, tout est mis en place pour que les épisodes de l’histoire apparaissent vivants et retiennent notre attention. Les acteurs donnent tout d’eux-mêmes qu’il s’agisse d’entonner les chants révolutionnaires ou d’entamer de longues énumérations comme celle entreprise par le personnage de l’auteur Weiss ( Vladislav Galard )ou par celle de Charlotte Bischoff (Lucie Rouxel) une rescapée de la guerre et par là détentrice de la mémoire, moments soutenus avec bonheur par les déplacements chorégraphiés de l’ensemble des participants.
Sans aucun doute une magnifique expérience de groupe et de troupe sur un sujet on ne peut plus actuel quand on pense à ce qui se trame chaque jour autour de nous et qui nous avertit que seule l’unité peut sauver l’espoir d’un monde meilleur juste et égalitaire.
Le Grand Prix de Formule 1 de Monaco a toujours été un grand prix à part. Le plus beau. Le plus prestigieux. Il constitue un rêve, un tournant dans la carrière de chaque pilote. Tous les pilotes et directeurs de course vous le diront. Il est « le plus glamour de l’année, l’un des plus techniques aussi » estiment ainsi Daniel Ortelli et Antoine Grenappin dans leur très beau livre. Toutes les légendes de la Formule 1 se sont illustrées ici : de José Manuel Fangio à Sergio Pérez, dernier vainqueur et premier mexicain en passant par Niki Lauda, Jackie Stewart, Ayrton Senna qui détient le record de victoires (6) notamment celle du « tour parfait » en 1988 selon ces mêmes auteurs et Michael Schumacher. Le GP de Monaco a ainsi vu triompher des pilotes d’exception.
Pendant longtemps, il est demeuré le seul circuit urbain avant d’être rejoint par Djeddah, Bakou et Singapour. Extrêmement exigeant, il requiert une attention de tous les instants pour dompter un tracé « hors-norme et jusqu’à ces dernières années il ne ressemblait à rien d’existant. Rouler dans les rues étroites de la Principauté au volant d’une F1 est un exercice de fou, quasi impossible à faire » estime ainsi le journaliste de l’Equipe spécialiste de Formule 1, Frédéric Ferret. La moindre erreur de pilotage peut être dramatique et il est extrêmement difficile de dépasser. Si bien que les positions sur la grille de départ déterminent souvent le classement à l’arrivée.
Si Ferrari, vainqueur à dix reprises mais une seule fois ces vingt dernières années avec le quadruple champion du monde, Sébastien Vettel, rêve de glaner cette année un nouveau trophée, le Grand Prix de Monaco ressembla surtout à une promenade des Anglais ou plutôt de britanniques avec, sur la piste, des légendes comme Graham Hill, Stirling Moss qui offrit la première victoire en Formule 1 à une Lotus en 1960, Lewis Hamilton et dans le paddock avec McLaren et ses quinze victoires.
Côté français, Maurice Trintignant dit « Petoulet » fut le premier Français de l’histoire de la Formule 1 à gagner ici un Grand Prix comptant pour le championnat du monde au volant d’une Ferrari 625, exploit qu’il renouvela en 1958. D’autres français ont suivi : Jean-Pierre Beltoise, Patrick Depailler et Olivier Panis sans oublier bien évidemment Alain Prost qui triompha sur le Rocher à quatre reprises. Mais la légende du Grand Prix de Monaco s’écrivit aussi dans le sang, celui d’accidents restés célèbres, de Lorenzo Bondini en 1967, mort dans l’explosion de sa Ferrari, à Karl Wendlinger en 1994.
A Monaco où le spectacle est à la fois sur la piste et dans les tribunes, le Grand Prix a très vite inspiré nombre d’auteurs et de créateurs. En 1966, John Frankenheimer mit en scène dans Grand Prix Yves Montand, James Garner et Eva Marie Saint sur le mythique circuit avec des cameo de Fangio, Hill, McLaren ou Brabham. En 1971, Roman Polanski signa un documentaire sur Jackie Stewart, vainqueur à trois reprises. Son Weekend of a champion en 1972 dépeint parfaitement l’excitation et le danger qui règnent sur le circuit. Tony Stark, le personnage de Marvel, créateur d’Iron Man participa même sous les traits de l’acteur Robert Downey Jr à la course dans le film Iron Man 2 (2010).
Si le 7e art célébra le Grand Prix, le 9e ne fut pas en reste notamment avec Jean Graton, le génial créateur de Michel Vaillant. Le Grand Prix de Monaco est ainsi présent dans de nombreux albums, du célèbre Pilote sans visage (1960) à L’Epreuve (2003) en passant par L’honneur du samouraï (1966) ou Champion du monde (1974). Il lui consacra même un album spécifique devenu culte, Panique à Monaco, paru en 1957. Avec son inoubliable couverture figurant la sortie de piste de la Vaillante d’Hervé Regout, le coéquipier de Michel Vaillant, l’album raconte l’histoire d’un mystérieux maître chanteur menaçant de faire exploser une bombe s’il n’obtient pas les trois millions de francs exigés. D’ailleurs Denis Lapière, le scénariste de la nouvelle série en convient : « Le circuit de Monaco est le préféré de Michel Vaillant. Il est tellement dessingénique ! Tellement particulier. On fait deux cases et les fans savent immédiatement de quel circuit on parle. C’est le plus graphique de tous, ça monte, ça descend, ça tourne ».
Rendez-vous de la jet-set et de personnalités en tout genre, le Grand Prix est aussi cet instant, ce lieu où le monde et ceux qui l’influencent se donnent rendez-vous et se croisent dans le paddock ou sur les terrasses des restaurants étoilés pour assister au spectacle, un verre de champagne à la main, de vingt hommes frôlant la mort comme dans l’amphithéâtre de la Rome antique. Alors lorsque les feux rouges s’étendront comme un pouce impérial tourné vers le bas, ils seront vingt à rêver d’inscrire leur nom dans la légende d’une course à nulle autre pareille qui, depuis quatre-vingts éditions, continue toujours autant de faire rêver le monde entier.
Par Laurent Pfaadt
A lire :
Daniel Ortelli et Antoine Grenappin, Histoire de la Formule 1, de Jim Clark à Fernando Alonso, préface de Bernie Ecclestone, nouvelle édition, Casa éditions, 232 p.
Jean Graton, Panique à Monaco, Jean Graton éditeur, Dupuis, 48 p.
A voir :
John Frankenheimer, Grand Prix (1966)
Drive to survive, la série Netflix, en particulier les épisodes qui reviennent sur la victoire de Daniel Ricciardo et l’abandon de Charles Leclerc
L’International Booker Prize 2023 revient à l’écrivain bulgare Gueorgui Gospodinov
Time shelter (Le pays du passé en français) de l’auteur bulgare Gueorgui Gospodinov remporte l’International Booker Prize 2023. Il devient ainsi le premier livre écrit en bulgare à être sacré par le prestigieux prix qui, par le passé, a honoré d’autres écrivains venus de l’Est de l’Europe comme Ismaël Kadaré (2006), Laszlo Krasznahorkai en 2010 et la prix Nobel Olga Tokarczuk (2018) et récompense depuis 2006 un livre étranger traduit en anglais. L’International Booker Prize est également l’occasion de souligner le travail si précieux des traducteurs, ici en l’occurrence celui d’Angela Rodel. Le jury présidé cette année par la romancière Leïla Slimani a vu dans Le pays du passé, un « roman brillant, plein d’ironie et de mélancolie ».
Le très beau roman du bulgare Gueorgui Gospodinov sorti il y a près de dix-mois en France (Gallimard) entraîne ainsi son lecteur dans une clinique un peu spéciale dirigée par un certain docteur Gaustine. Celle-ci permet à ses patients atteints d’Alzheimer pour la plupart de replonger dans leur passé grâce au décor de chambres inspirées d’une époque favorite de leur vie. Mais la tentation de se replonger dans ses souvenirs peut s’avérer dangereuse surtout quand cette méthode vient à être utilisée par des Etats pour revenir à un passé plus ou moins glorieux. Dans ce livre inclassable à la frontière entre le réel et l’imaginaire, l’auteur, disciple revendiqué du grand Borges, nous propose une réflexion à la fois drôle et glaçante sur la mémoire, le passé et l’utilisation que nous en faisons. Ce roman paru avant la guerre en Ukraine a ainsi pris une nouvelle actualité avec celle-ci. De quoi lui redonner une seconde vie dans les librairies.
Par Laurent Pfaadt
Gueorgui Gospodinov, Le pays du passé, traduit du bulgare par Marie Vrinat-Nikolov Coll. du monde entier Gallimard, 352 p.
Une pièce étonnante qui nous a remplis d’un vrai bonheur intérieur, ravivant en nous la joie de vivre. Elle nous vient de Belgique où elle a été créée au Toneelhuis d’Anvers en janvier 2002.
Elle est l’œuvre de Benjamin Abel Meirhaeghe, un jeune auteur belge, né en 1995, qui a déjà acquis une solide réputation de créateur inventif, original dans le monde du théâtre musical.
Quand une déchirure apparaît sur le rideau de scène c’est pour laisser entrevoir des profondeurs sombres comme celles d’une grotte primitive sillonnée d’éclairs et remplis de fumigène (Scénographie et lumière Zaza Dupont) une silhouette de femme qui s’avance, nue vers nous, accompagnée de sons grondants, pour nous, inviter à réfléchir sur nous puis d’une manière surprenante elle se met à émettre des sons avec une voix suraiguë.
Le rideau s’ouvre, le plateau est envahi bientôt par un groupe de jeunes comédiens-danseurs, quatre filles et quatre garçons (Hanako Hayakawa, Alice Giulani ,Els Mondelaers, Lucie Plasschaertghouti, Khaled Baghouti, Clément Corillon, Victor Dumont, Antonio Fajardo) qui se poursuivent, virevoltent, pleins d’aisance dans leur costume de corps nus soulignés d’une ceinture noire, support de leur micro. Rencontres par deux, par trois, par petits groupes. On s’enlace, s’embrasse, s’affronte, « le combat de Tancrède » n’y est pas pour rien superbement chanté à pleine voix par l’un des leurs et puis on se disperse, s’éparpille. On court parfois, on saute parcourant l’espace avec fougue, ou bien on s’affale sur le sol. Toute gestuelle se pratiquant avec élégance, grâce, spontanéité comme dans une improvisation de rencontres intempestives. Il n’y a pas de temps morts mais des plages de silence qui succèdent au chant, à la musique qu’interprètent en live les trois musiciens, Pieter Theuns, théorbe, Rebecca Huber, violon, David Wish, violon, et Wouter Deltour à l’électronique, installés, côté cour en fond de scène.
C’est à eux que revient d’interpréter les extraits de la
musique de Monteverdi pour les « Madrigali
guerrieri et amorosi » que le compositeur italien écrivit en 1638,
les partitions étant arrangées par le compositeur Doon Kanda qui les agrémente
de sons électroniques et la direction
musicale signée Wouter Deltour.
Après s’être égarés, on se rassemble, on se retrouve autour
de ce feu primitif, accroupis, allongés, parfois dans une tendre proximité et
l’on chante, un s’improvise guitariste pour un accompagnement discret, clin
d’œil, ici au feu des hommes préhistoriques, au feu de camp des scouts et l’on
suit cela avec amusement et petit pincement au cœur.
Les intentions du metteur en scène et de sa dramaturge
Louise van den Eode de rapprocher les époques et les arts, la musique, le
chant, la danse, et même la peinture avec ces tableaux qui descendent des
cintres, sans oublier les jeux de lumière avec entre autres ce porteur de faisceaux
laser qui viennent éblouir jusqu’aux spectateurs, leur volonté de s’éloigner du
conventionnel et de l’académisme se manifestent avec pertinence et de façon
incontestablement ludique.
C’est un moment d’une grande intensité émotionnelle et joyeuse
quand, au final ils entonnent en chœur le chant qui les montre encore tous rassemblés
devant nous qui avons hâte de les
applaudir.
Sous-titré La mémoire et la mer, le concert de l’OPS donné les 20 et 21 avril derniers débutait par une création de Bruno Mantovani, suivie d’œuvres de Prokoviev et de Debussy. Alexei Volodin tenait la partie piano et l’orchestre était dirigé par Aziz Shokhakimov.
Inspiré par l’invasion, en septembre 2020, du Haut-Karabagh par un Azerbaïdjan soutenu par l’armée turque, évènement politique vite enterré par le virus Sarcov-2, Mémoria pour orchestre à cordes est le fruit d’une commande passée au compositeur Bruno Mantovani dans le cadre de sa résidence à Strasbourg. Dédiée à la mémoire de quatre étudiants de l’Université française d’Erevan, morts durant les combats, l’œuvre se déploie en un seul mouvement dont le long crescendo initialet le diminuendo finalencadrent une impressionnante cadence pour violon solo, vaillamment soutenue par Charlotte Juillard. Rassemblées au grand complet (64 musiciens), les cordes de l’OPS exécutent une musique insolite, jouant de la division entre les différents pupitres et distillant une atmosphère assez envoutante, à la fois tendue et contemplative.
Net changement d’atmosphère avec le troisième concerto pour piano de Prokoviev, qui s’inscrit dans l’exaltation futuriste des années 1920. Le piano de Prokoviev – grand pianiste lui-même – est toujours une épreuve pour ses interprètes : Rachmaninov lui-même s’avouait en difficulté dans ce troisième concerto ! Dès l’entrée du premier mouvement allegro, Alexei Volodin et Aziz Shokhakimov ne font pas dans la demi-mesure. Ce caractère de combat entre piano et orchestre ne les empêchent pourtant pas de faire sonner les cinq belles variations du mouvement lent avec toute l’éloquence qui sied. Dans le dernier mouvement, d’une énergie roborative, Volodin fait preuve d’une aisance confondante pendant que Shokhakimov allume un feu d’artifice orchestral.
Après l’entracte, il s’est levé un grand vent, le soir de ce 20 avril, sur La Mer de Debussy. Dans la langue de la météo marine, on eût parlé d’une ‘’houle très forte, voire grosse’’. Moyennant un orchestre au brio irréprochable, la traversée ne fut toutefois pas désagréable. Reste cependant qu’à l’écoute d’accords aux accents implacables et d’une lumière très blanche, on s’est bien souvent cru dans le Poème de l’extase d’Alexandre Scriabine plutôt que dans La Mer de Claude Debussy.
Entrer dans le musée Porsche, c’est voir bien plus que
des voitures
Dès le parking souterrain le
visiteur a l’impression d’être dans le musée tant les Porsche des visiteurs s’y
alignent, modèles et couleurs variés. De l’une d’elle, une 911 GT3 RS verte
pomme sortent Christian et Marco, deux frères suisses. « Je suis un
amoureux de Porsche depuis toujours et je suis venu ici plusieurs fois. Mon
frère Marco ne connaissait pas le musée. Alors je l’ai accompagné »
dit-il en souriant, visiblement heureux de revenir.
Qui n’a jamais voulu tourner la
clé de contact d’une Panamera ou entendre rugir sous son pied une 911 ? Ici
dans ce temple monumental de modernité Porsche se vit, se touche. On y croise
toutes les générations, petits comme grands et tout type de visiteurs. Ici un
prêtre en soutane se renseignant sur Porsche pendant la seconde guerre mondiale.
Là un touriste indien se faisant photographier dans la 718 Boxter. Dans le
musée, l’histoire de la saga est bien évidemment relatée, de sa fondation par
Ferdinand Porsche en 1931 jusqu’à aujourd’hui, mais le visiteur côtoie aussi des
modèles qui changent au gré des envies alliant ainsi pédagogie et plaisir.
Ce dernier est comme un enfant.
Il peut toucher les carrosseries comme s’il s’agissait de reliques, les pneus
des F1, le volant qu’à dû tenir James Dean dans sa 550 ou s’assoir dans les
nouveaux modèles. Les enfants se prennent en photo devant la Sally Carrera de Cars.
La 911 trône bien évidemment en majesté avec ses modèles de course ou de
tourisme et toise un peu sa petite sœur 928 qui suscita tant de controverses
avant de rappeler avec les autres membres de la famille, de la mythique 914 S
de 1969 à la fière 718 Cayman T 2019 et sa couleur rouge – petit pied de nez à
sa rivale italienne – que Porsche c’est en 2023, une histoire faîte de 75 ans
de rêves et de passion.
Cette passion, la marque la
brandit dans les plus grandes courses du monde, notamment aux 24h du Mans, de
la 917 de Steve McQueen barrée du logo orange Gulf en 1971 à la 919 hybride,
victorieuse en 2015 avec ses airs de vaisseau spatial en passant bien
évidemment par la mythique 962C qui réalisa un doublé en 1986-1987. Pénétrant
dans la salle des trophées, le visiteur a le choix, via un écran tactile, de
revivre ces grandes courses.
En Formule 1, la McLaren d’Alain
Prost est là pour nous rappeler que Porsche en tant que motoriste remporta deux
titres de champion du monde avec TAG. D’ailleurs, le visiteur aguerri peut
ausculter la mythique mécanique. Chacun y va de son commentaire sur tel
cylindre ou sur le système de freins. Ou tout simplement s’imprégner de
l’esprit Porsche. « J’ai voulu voir ce musée parce que j’adore les
voitures et je préfère les musées spécifiques que les grands musées. Pour
m’imprégner du style Porsche » confie Iouri, un réfugié ukrainien qui
se prend en photo devant la Carrera GT de 2006.
Car Porsche raconte cela. Cet esprit qu’il a insufflé, dans la course, au cinéma et dans la société occidentale moderne. Au terme d’une balade de plusieurs heures, le temps est venu de redescendre sur et sous terre pour retrouver sa voiture dans le parking souterrain. Et en tournant la clé de contact, le visiteur, encore imprégné d’un rêve qui tarde à se dissiper, s’attend toujours à entendre le moteur d’une 911.
A noter que la nouvelle application du musée sera disponible dès le 9 juin 2023
A lire :
Pour tous ceux qui souhaiteraient se replonger dans
l’univers Porsche et découvrir leur modèle favori, on ne saurait trop leur
conseiller le livre de Brian Laban Quintessence Porsche (Glénat)
Un casque jaune barré de vert et de noir. Dans le monde la F1 et au-delà, tout le monde sait qui le portait. Un casque devenu mythique comme le bouclier d’Achille. Ce casque qui, comme son alter ego antique, ne lui servit à rien face à la force du destin qui, il y a 29 ans, s’abattit à Imola, sur lui et sur le talon d’Achille de sa Williams Renault. Ce destin qui le frappa dans le virage du Tamburello de ce 7e tour, alors qu’il était en tête, alors qu’il semblait, comme Achille, invincible.
Reste le mythe forgé dans un
airain inoxydable depuis toutes ces années que viendra encore renforcer la
minisérie à venir sur Netflix en 2023. Avant cela, livres et BD se sont emparés
de ce héros des temps modernes pour raconter la vie de ce prodige trois fois
champion du monde qui remporta 41 grands prix et signa 65 pôles position. Ainsi
dans leur livre consacré aux champions du monde de Formule 1 (Casa éditions),
Daniel Ortelli, Loïc Chenevas-Paule et Jean-François Galeron rappellent que « le
souvenir de son talent immense ne s’est pas encore estompé, bien au
contraire. »
Avec Alain Prost, il écrivit l’une
des plus belles pages de la mythologie automobile, après avoir vaincu un Niki
Lauda sur le déclin à Monaco dans cette course d’anthologie où le pilote
français obtint une victoire de raison. Avec Senna, il y eut quelque chose de
plus qui dépassa le cadre F1 pour affecter même ceux qui ne s’intéressaient pas
aux courses, quelque chose qui le fit entrer dans une pop culture résumée par
les mots de l’écrivain Éric Genetet : « Senna, c’est la grande
classe, il avait dans les mains la magie d’un grand pianiste et dans les yeux
la justesse d’un félin ».
Frères ennemis chez McLaren
Honda, prêts à rejouer l’Iliade sur l’asphalte du monde, dans ce combat
à mort qui anime les hommes depuis la nuit des temps, les deux pilotes se
livrèrent une lutte éternellement recommencée. Ils eurent leur Ulysse (Nigel
Mansell qui dut attendre 39 années pour revenir en vainqueur dans sa patrie),
Enée (Berger, le parfait lieutenant) ou Patrocle (Damon Hill). Deux hommes de
chaque côté d’un miroir en rouge et blanc avec pour affrontement ultime Suzuka,
terre de samouraïs où Achille, s’étant fait hara-kiri, laissa filer le titre à
son ennemi avant de se muer en kamikaze pour, l’année suivante, obtenir une
revanche…homérique
Les Homère du 9e art
racontèrent cet épisode devenu mythique. Ainsi Christian Papazoglakis, Robert
Paquet, Lionel Froissart rappelèrent que le grand guerrier ne fut jamais aussi
fort que sous cette pluie tombée du ciel qui vainquit tous ses adversaires et
qu’il chevaucha des destriers parfois modestes qu’il transforma en étalons et
soumit les plus rétives de ses montures comme la McLaren MP 4/4 pour en faire
l’une des plus belles machines de combat.
Vingt alors la tragédie de ce 7e
tour du Grand Prix d’Imola en 1994, cette année horribilis pour le sport
automobile, une tragédie que le monde entier contempla devant sa télévision « Il
faisait beau et le grand prix des dimanches était un rituel. La scène en
elle-même n’était très impressionnante parce qu’il y avait des sorties de route
assez souvent. Ici, pas d’explosion, juste un tête-à-queue. Donc je crois que
je ne me suis pas rendu compte tout de suite que c’était si grave. A cette
époque on commençait à passer et repasser en boucles les images, je me souviens
d’avoir ressenti une sorte de dégoût de revoir encore et encore les images, de
cette société du spectacle que je ne théorisais pas du tout mais que je
ressentais de cette façon » se souvient Nelly Mladenov, attachée de
presse indépendante qui avait douze ans à l’époque. Septième tour fatidique lorsque
Senna, frappé au talon de sa voiture, rejoignit l’Olympe du sport automobile.
« Dois-je au superbe Achille accorder la victoire ? Son téméraire orgueil, que je vais redoubler, croira que je lui cède, et qu’il m’a fait trembler… » lançait Agamemnon dans l’Iphigénie de Racine à propos du célèbre guerrier grec. Les dieux de la F1, eux, n’ont rien cédé, bien au contraire. Ils ont accueilli sur l’Olympe ce héros dont l’aura continue toujours et encore de se répandre sur nous, simples mortels.
Par Laurent Pfaadt
A lire :
Daniel Ortelli, Loïc
Chenevas-Paule, Jean-François Galeron, Les champions du monde de Formule 1,
Casa éditions, 176 p.
Christian Papazoglakis, Robert
Paquet, Lionel Froissart, Ayrton Senna, Histoires d’un mythe, Coll Plein gaz,
Glénat, 2014
Le musicien et compositeur égyptien
a été désigné personnalité culturelle de l’année 2023 par le principal prix littéraire
du monde arabe
Son nom ne vous dit peut-être pas
grand-chose et pourtant, de l’autre côté de la Méditerranée, Omar Khairat, 75
ans, est l’un des musiciens et compositeurs les plus célébrés du monde arabe. Du
Maroc à Oman, en passant par Tunis ou Abu Dhabi, nombreux sont les habitants de
ces pays à se souvenir de ses notes composées pour le film Le Sixième jour
(1984) ou la série télévisée Le Jugement de l’Islam plus récemment.
C’est également lui qui composa la musique de l’inauguration de l’opéra de
Dubaï où il se produisit à nombreuses reprises en compagnie des plus grandes
voix de la planète notamment José Carreras en 2016.
Le Sheikh Zayed Book Award vient
aujourd’hui récompenser cette personnalité culturelle majeure du monde arabe,
succédant notamment à l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf, à l’UNESCO, à l’Emir
de Dubaï, Son Altesse le Sheikh Mohammed Bin Rashed Al Maktoum ou au Dr
Abdullah Al-Ghathami, récompensé l’an passé.
Omar Khairat est né en 1948 au
Caire. Après des études au conservatoire de la capitale égyptienne, il débute
en tant que batteur du groupe populaire de rock égyptien Les Petits Chats à la
fin des années 1960 avant de mettre ses talents de compositeur au service du
cinéma et de la télévision.
Les œuvres de Khairat font désormais
parties du répertoire de la musique égyptienne contemporaine et mêlent dans une
subtile alchimie musique orchestrale et mélodies orientales qu’il a interprété,
en tant que pianiste, lors de concerts restés dans toutes les mémoires. « Au
Sheikh Zayed Book Award, nous nous engageons à mettre en lumière chaque année d’éminentes
personnalités culturelles, artistiques ou créatives, qui ont apporté une
contribution remarquable au mouvement culturel qui sera transmise aux
générations futures. Nous sommes fiers de témoigner notre reconnaissance à
l’une des figures de proue de la musique et de la culture arabes, et le
musicien Omar Khairat est certainement l’une de ces figures ; sa musique
suscitera toujours du sens et de profondes émotions, portant dans ses notes les
marqueurs de notre culture, qu’il a su brillamment mélanger avec d’autres
cultures, créant des chefs-d’œuvre intemporels qui resteront gravés dans notre
mémoire et dans notre identité » a ainsi déclaré Son Excellence Dr Ali
Bin Tamim, secrétaire général du Sheikh Zayed Book Award.
La désignation de ce compositeur qui a su, dans ses œuvres, tracer des ponts musicaux entre l’Orient arabe et l’Occident vient un peu plus conforter la démarche d’une capitale des Emirats Arabes Unis souhaitant apparaître comme l’un des carrefours culturels majeurs de la planète. Après avoir été désigné ville de la musique en 2021 par l’UNESCO et lieu d’un important festival de musique qui essaime dans le monde entier, Abu Dhabi affirme ainsi son soutien à la musique, instrument de rapprochement du monde arabe et des autres cultures, tout en suscitant le développement d’échanges culturels afin de rapprocher sociétés et générations. Ce prix constitue également une nouvelle étape pour la capitale des Émirats arabes unis dans ses efforts visant à mettre en évidence la richesse de la composition arabe et de l’histoire de la musique et à ainsi réitérer son dévouement aux arts et à la culture sous toutes leurs formes.
Un livre passionnant raconte l’histoire de la Porsche 911
Trois chiffres résonnant comme un mythe, comme une icône. Modèle phare de la marque, la Porsche 911 est entrée, depuis sa conception en 1963, dans l’imaginaire collectif comme nous le rappelle Serge Bellu dans son livre passionnant. Construit comme un journal séquencé en neuf grandes étapes, ce livre relate la vie de cette gamine indomptable depuis ce salon de Francfort où elle dévoila sa ligne inimitable entretenue depuis au gré de looks et de liftings successifs qui lui valurent de nouveaux soupirants ou, au contraire, des amoureux déçus.
Elle eut plusieurs pères : « Butzi », le petit-fils de Ferdinand Porsche qui façonna son berceau, Anatole Lapine qui fit d’elle une femme ou Michael Mauer qui lui retira sa coque en septembre 1997 avant de lui préférer sa petite sœur Panamera. Mais cette fille a de la ressource, croyez-moi. Elle est farouche, en course surtout quand elle a un Martini dans le ventre ou qu’elle a pour amant, un Gérard Larousse qui se passe de mots pour l’emmener au septième ciel. Farouche aussi quand elle s’affuble d’un Carrera sur ses flancs comme on porterait un T-Shirt moulant Armani et qu’elle file à 240 km/h, ou quand elle libère sa chevelure peroxydée pour la laisser voler au vent au début des années 80.
On a tous notre modèle favori
mais il faut bien reconnaître qu’avec sa poitrine opulente (des pare-chocs
renforcés pour satisfaire les exigences américaines), un cul d’enfer avec cet
aileron, et une facilité à emballer, la 911 Turbo sortie en 1974 fut la plus
belle. Notre beauté, cette Claudia Schiffer automobile, n’avait alors que 19
ans et était partie pour conquérir le monde et devenir « la » 911. D’ailleurs,
pour se pardonner d’avoir fait tourner tant de têtes, la marque offrit la
millionième Porsche, une 911, à la police fédérale allemande.
La quarantaine arrivant, elle se
mua en femme fatale avec une poupe affinée et des ailes élargies. La génération
993 devint alors la préférée des Porschistes. Des lunettes jugées trop sages
(996) furent vites remplacées par des lentilles de contact qui lui permirent de
retrouver son regard de braise.
Très vite la 911 est entrée dans notre
imaginaire collectif grâce notamment au cinéma et à la télévision. On ne compte
plus les films et les séries télévisées où elle fit son apparition comme une
actrice débutante avant de jouer les grands rôles aux côtés des plus grands, Belmondo,
Di Caprio ou Tom Cruise dans le dernier Top Gun. Notre Claudia Schiffer devint
Marylin Monroe, Mélanie Griffith ou Scarlett Johansson.
Des autographes, elle en a signé
surtout chez les maîtres du neuvième art. Ainsi, la 911 fut très vite associée
à Ric Hochet, ce célèbre détective créé par André-Paul Duchâteau en 1963,
nettement plus séduisant qu’un Derrick qu’elle accompagna jusqu’à la retraite.
Dans de nombreux albums, Ric Hochet conduit une 911 jaune, devenue au fil des
albums, indissociable du personnage, notamment dans Epitaphe pour Ric Hochet
et sa couverture montrant la 911 écrasée contre un arbre, Le Trio maléfique
ou La ligne de mort. Fidèle en plus. C’est pour cela qu’on l’aime
autant.
Le livre de Serge Bellu raconte tout cela, l’histoire de cette Allemande partie à la conquête du monde. Porschistes de toujours, amoureux de vitrines ou voyeurs de trottoirs, tous se régaleront devant tant de photos, de souvenirs, de détails techniques et de cette histoire inaccessible sans fin qui nous plaît tant.
Par Laurent Pfaadt
Serge Pellu, Anthologie 911,
E.P.A.I.
A lire également : Ric
Hochet, La ligne de mort, Le Lombard, 1975