Schloss Karlsruhe

Kroninsignien und Jugendstil

Das Badische Landesmuseum stellt sein Jahresprogramm vor

Prof. Dr. Eckart Köhne, Direktor © Badisches Landesmuseum,
Foto: ARTIS – Uli Deck

Fürstlich wird sich das seit der Nachkriegszeit als modernes
Museum genutzte Karlsruher Schloss in seinem Erdgeschoss
präsentieren, sobald sich die wegen der Pandemie geschlossenen
Türen wieder für das Publikum öffnen. Die neu eingerichtete
Ausstellung „Schloss und Hof“ zeigt nach aufwendiger
Restaurierung Pracht und Eleganz früherer Zeiten. Ihr Herzstück ist
das Thron-Ensemble der badischen Großherzöge mit Hockern,
Säulen-Kandelabern und einem in über drei Metern Höhe
angebrachten Baldachin. Das durch Blattgold, Brokat und Seide
glänzende Ensemble stammt aus dem Jahr 1838, als Großherzog
Leopold den im Obergeschoss des östlichen Mittelbaus gelegenen
Thronsaal neu möblieren ließ. Zu den Kroninsignien gehört ein 
Zepter, das Juweliere 1811 aus einem um 1625 in Siebenbürgen
gefertigten Streitkolben umgestalteten, indem sie ihn vergoldeten,
mit Diamanten besetzten und seinen Knauf durch eine filigrane
Krone ersetzten. Eine Fürstengalerie zeigt 14 Bildnisse, beginnend
mit Stadtgründer Karl Wilhelm bis zum 1918 abgedankten
Großherzog Friedrich II. und ihren Gattinnen. Zudem vermittelt ein
großes Modell einen Eindruck von der Architektur des Schlosses
und der Geometrie der barocken Planstadt Karlsruhe. 

Alfons Mucha, „La Nature“, Paris, 1899/1900, Badisches Landesmuseum
© Badisches Landesmuseum, Foto: Schoenen

Die Zeit um 1900 und ihre Frauengestalten sind Thema der großen
Sonderausstellung „Göttinnen des Jugendstils“, die für Mitte
Dezember geplant ist. In Kooperation mit dem Allard Pierson
Museum Amsterdam und dem Braunschweigischen Landesmuseum
beleuchtet die Schau gleichermaßen Kunst- und Sozialgeschichte
mit Leihgaben internationaler Jugendstil-Sammlungen wie den
Königlichen Museen in Brüssel. Zu sehen sind Werke unter anderem
von Gustav Klimt, Franz von Stuck, René Lalique, Jan Toorop und
Aubrey Beardsley, aber auch die von Alfons Mucha für die Pariser
Weltausstellung 1900 geschaffene Büste „La Nature“ aus dem
Bestand des Museums in Karlsruher, wo sie allerdings länger nicht
mehr ausgestellt war. 

Jeweils bis zum 6. Juni verlängert werden die preisgekrönte
Familienausstellung „Räuber Hotzenplotz“ sowie die
Studioausstellung „Humanimal – Das Tier und Wir“. Zudem bringt
das Museum seine digitalen Formate weiter voran, unter anderem
ermöglicht das neue App-Format „Mein Objekt“ eine individuelle
Begegnung mit Sammlungsstücken, und durch den Einsatz
Künstlicher Intelligenz wird das digitale Tool iCurator entwickelt,
mit dem Nutzerinnen und Nutzer museale Inhalte selbst
zusammenstellen können. Das Keramikmuseum Staufen, eine
Zweigstelle des Badischen Landesmuseums, zeigt bis Ende
November „Die wilden 70er – Freiheit in Farbe und Form“ – damals
waren italienisches Design und experimentelle Glasurschöpfungen
in der Keramik besonders angesagt.

Von Anja Frisch

Musée Unterlinden

Stabat Mater « divin poème de la douleur » selon Bellini

Karen Barbaux, soprano finaliste du Concours Voix Nouvelles et membre du Choeur

Le Musée Unterlinden accueillera un concert Le Stabat Mater
« divin poème de la douleur » selon Bellini du Chœur de Chambre
de Colmar-Alsace enregistré le 14 mars dans la Chapelle du Musée
et diffusé le 2 avril sur les réseaux sociaux. En ces temps de
fermeture des établissements culturels, ce concert au Musée,
permet à deux acteurs culturels d’imaginer une collaboration inédite
et fructueuse : le Musée Unterlinden, d’une part avec sa collection et
notamment son chef d’œuvre le Retable et le Chœur de Chambre de
Colmar, d’autre part, l’ensemble professionnel international parrainé
par Mireille Delunsch, l’une des artistes lyriques les plus
importantes de notre région. 

Être audacieux » Musique & peinture Pantxika de Paepe, directrice
du musée a sélectionné plusieurs œuvres représentatives issues des
collections du musée, en lien avec la thématique du Stabat Mater en
couvrant toutes les périodes stylistiques et allant, ouvertement,
jusqu’à l’art contemporain. En introduction au concert, la directrice
éclairera ainsi la thématique même du Stabat permettant au public
de mieux comprendre comment l’œuvre de Scarlatti s’intègre
pleinement dans un contexte socio-historico-artistique.

Cyril Pallaud, directeur musical du Choeur de Chambre de Colmar-Alsace

« Notre souhait pour la diffusion de ce concert était de s’entourer d’un
média régional de qualité, fortement implanté et spécialisé en musique
classique : Accent 4. Afin de correspondre parfaitement au lieu et au
format, le programme du concert annulé a été adapté – nous confie Lucie
Guati, administratrice de l’ensemble. La Crucifixion de Mathias
Grünewald et le jour du Vendredi saint sont des « figures obligées » qui
orientent nécessairement notre programmation vers des œuvres
musicales sacrées écrites sur ce sujet. Le choix d’un Stabat Mater, ce «
divin poème de la douleur » selon Bellini . qui n’est autre que le fil rouge de
la saison 2020/2021 du Chœur de Chambre de Colmar s’est imposé
comme une évidence. »

Faux poivre, Histoire d’une famille polonaise

Ecrire sur son passé ou sur ceux qui ont fait de vous ce que vous
êtes, avec leurs histoires tragiques,  leurs souffrances, n’est jamais
chose aisée. On en sort bouleversé, transformé. Comme le rappelle
l’essayiste autrichien Martin Pollack dans l’introduction de ce
magnifique livre: « Il n’est jamais facile d’écrire sur sa propre famille, sur
les êtres qui nous sont les plus proches, à qui nous devons une enfance
radieuse et heureuse grâce à l’amour dont ils nous ont entourés. Cet
amour exige notre reconnaissance – et notre loyauté, même si nous ne
partageons pas leurs idées. » Et lorsque cette émotion est adossée à
des questions éthiques, à des interrogations sur le sens à donner à
ceux qui traversent l’histoire sans la changer mais qui changent les
destins des êtres qu’ils engendrent, cela donne des livres qui font
date.

Faux poivre est à ranger dans cette catégorie. Monika Sznajderman
raconte ainsi la vie de sa famille polonaise où les branches juive et
catholique suivent des routes parallèles, chacune avançant
aveuglément ou consciemment au bord du précipice de ce 20e siècle
sanglant sans jamais se voir. Les uns seront décimés, les autres
subiront le déclassement. Grâce aux nombreuses photographies, le
lecteur s’attache très vite aux merveilleuses figures qui traversent
l’ouvrage notamment celles des grands-mères : Amelia, si libre, si
belle, assassinée lors d’un pogrom en 1941 et Maria, aristocrate
romantique comme sortie d’un roman de Romain Gary. Elles sont
rejointes par d’autres personnages, ce grand-père déporté à
Treblinka et Marek, ce père dont le livre n’est finalement qu’un long
dialogue bouleversant. « Pourtant, sur ces photos-là, intactes en
apparence, une ombre apparaît. Meme s’il ne s’agit pas d’une ombre
physique au sens littéral, mais de celle des temps qui se profilent, car nous
en savons davantage, car nous connaissons l’issue » écrit ainsi l’auteur.

Monika Sznajderman marche dans cette ombre avec ses mots
traversés tantôt par des moments de chaleurs, bucoliques, comme
ces étés à la campagne mais le plus souvent brisés par des orages
terribles et glaçants comme lorsque débute la Shoah et se déploie
cette indifférence, antisémite ou non, face au sort de ses voisins juifs
distants de quelques dizaines de kilomètres. Viens alors à l’esprit ces
mots de Valcav Havel, lorsqu’après la guerre, l’oncle Zygmunt est
torturé par les communistes : « Face au mal, il ne faut pas reculer même
si ce mal n’a pas d’abord été commis contre nous. Sinon notre indifférence
aux autres n’aura qu’une seule conséquence : l’indifférence des autres à
notre égard. »

A travers le récit de sa famille qui personnifie dans toute sa
complexité le drame de la Pologne contemporaine victime des deux
totalitarismes du 20e siècle, Monika Sznajderman nous rappelle que
la mémoire, celle que l’on doit aux autres et a fortiori à ceux qui nous
ont précédés, n’est jamais facile à construire. Qu’il nous faut
appréhender ce sentiment d’imposture, sortir de cette culpabilité à
raconter ces vies anonymes et si familières tout en évitant le
jugement et en singularisant ces existences. Suivre avec elle cette
ligne de crête au-dessus des précipices de l’histoire est un privilège
littéraire autant qu’une leçon.

Par Laurent Pfaadt

Monika Sznajderman, Faux poivre, Histoire d’une famille polonaise,
Editions Noir sur Blanc, 288 p.

A lire également :
Martin Pollack, Empereur d’Amérique, le grand exode de Galicie,
Editions Noir sur Blanc, 2015, 256 p.

résidences croisées franco-allemandes

AZ – ALLER & ZURÜCK

La 1ère édition du programme de résidences croisées
franco-allemandes AZ – ALLER & ZURÜCK est lancée !

Mené par les Instituts Goethe de Nancy et de Strasbourg et le
Bureau des arts plastiques de l’Institut français d’Allemagne (Berlin),
le programme de résidences ALLER & ZURÜCK fait suite au
programme Ouest-Ost (2017-2020) et est soutenu par l’OFAJ
(l’Office franco-allemand pour la Jeunesse), la DRAC Grand Est et le
Centre français de Berlin.

Le premier appel à candidatures est lancé, pour une résidence de
4 mois à Berlin de juillet à octobre 2021.

Il s’adresse à des artistes émergent·e·s à partir de 25 ans, vivant et
travaillant dans le Grand Est et dont la discipline entre dans le
champ des « arts visuels » : peinture, dessin, photographie, arts
graphiques, vidéo, sculpture, installation.

Toutes les informations sont en ligne : 
http://www.goethe.de/strasbourg/allerzurueck.

Les candidatures sont à transmettre d’ici le 31 mars (tout se déroule via un formulaire en ligne).

Horizon abyssal…

Créer aujourd’hui, Ballet de l’Opéra de Paris

La mise sous séquestre de la culture amène les structures à repenser leur programmation pour être déclinée en ligne. Quelquefois c’est une nécessité comme pour le Ballet de l’Opéra de Paris qui a une troupe à faire vivre. Une occasion de chroniquer des propositions au-delà de l’espace rhénan.
Ainsi Créer aujourd’hui – titre et thème ambitieux ! – a été proposé à quatre chorégraphes par Aurélie Dupond, directrice de la danse de l’institution parisienne. Pas de public en salle, mais une diffusion en ligne le 29 janvier (accessible jusqu’au 30 juillet sur le site de 
France Télévision).

La citation d’un photographe ouvre chaque tableau d’Exposure de 
Sidi Larbi Cherkaoui. Les costumes (signés Chanel) jouent du noir et
blanc devant un fond évoquant un négatoscope accentuant le jeu
des silhouettes. Un danseur armé d’un dslr circule parmi ses pairs
projetant leurs images en direct sur deux écrans. Installé à jardin, le
chanteur compositeur indie pop Woodkid distille des ambiances
souvent planantes avec ses envolées en voix de tête, s’invitant même
au centre du plateau pour une séquence.
Le chorégraphe déroule des arabesques classiques mâtinées de
postures désarticulées plus contemporaines désactivant
instinctivement les pointes. La troupe est virtuose jusqu’au bout des
ongles et le dispositif de la réalisatrice Louise Narboni accompagne
cette souveraine précision.
Mais mettre un masque aux danseurs, filmer la salle déserte, nimber
une séquence de rouge et ce regard de photographe sont plutôt les
alibis d’une exposition distanciée, certes gracieuse, qu’un regard
critique sur le monde d’aujourd’hui.

Clouds Inside, le pas de deux de Tess Voelker, une chorégraphe de
vingt-trois ans (avec Marion Gauthier de Charnacé & Antonin
Monié), s’affiche plus humoristique (musique avec solos de guitare
très enlevés de Nick Drake) : une drague embarrassée de masques
avec des déhanchements à la Chaplin. Un clin d’œil ludique à
l’époque, toujours virtuose, mais il est peu probable qu’un couple
s’amuse en métro ou sur un parking à goûter aux joies de l’amour
masqué…

La dernière proposition, Et side Mehdi Kerkouche, transforme la
scène de Garnier en grotte aux couleurs sourdes. Une musique
électronique répétitive de Guillaume Alric (du groupe The Blaze) tire
les corps d’une inertie larvaire vers un collectif sauvage et ritualisé
où la rage du hip-hop reste sous contrôle. Les mouvements de révolte de certains danseurs tentés par le large sont vite ramenés dans la meute afin de maintenir cet ostinato communautaire. Le dernier solo alterne moments extatiques et pulsion de lâcher prise. Si le soliste semble entrevoir une issue, l’épuisement du groupe
l’empêche d’y accéder : l’impasse contemporaine suggérée aussi par
la mise en espace lumière évoquant la caverne de Platon ?

Auparavant (à partir de 34 min), Brise-lames de Damien Jalet sur une
musique de Koki Nakano est d’une ampleur abyssale. Une
chorégraphie liquide intimement intriquée au projet dramaturgique.
Elle naît du presque rien avec, au son, ce goutte-à-goutte des
profondeurs. Des fragments s’extirpent du fond (scénographie et
costumes du photographe JR), des corps émergent peu à peu, sont
doucement malmenés par la grâce liquide des courants, s’amplifient
en madrépores flottants, colonisant le plateau en vagues de plus en
plus amples et denses.
Un noir silence, puis le collectif s’amorce. Les danseurs se
rapprochent, se touchent se retiennent, se portent, s’accrochent les
uns aux autres, se rassemblent et se figent en un groupe compact. La
caméra depuis les cintres cadre un bateau de migrants : un radeau
de la Méduse contemporain où les corps des danseurs sont à la fois
l’esquif et les réfugiés. Par cette image finale, pétrifiée, le naufrage
– et il n’y a aucun rescapé – se reconstruit à rebours dans la
conscience du spectateur. La caméra immersive l’a emmené entre les
corps/algues de ces abysses jusqu’à cette plongée finale qui
exacerbe l’axe de leur destin d’exil : des corps que la mer avale et
digère.
Le chorégraphe transcende le confort de la Grande Boutique par ce
geste magistral, à la fois douloureux et magnifique.
Et ce choix de montrer à rebours le temps du désastre est une
invitation à refaire civilisation !

Par Luc Maechel

Avec les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra national de Paris, filmés en janvier 2021

Museum Frieder Burda

Udo Kittelmann ist neuer künstlerischer Leiter des
Museums Frieder Burda

Udo Kittelmann
Foto: Andreas Pein, Guido Ohlenbostel.

Eineinhalb Jahre nach dem Tod des Museumsgründers und Mäzens
wird Udo Kittelmann (62) neuer künstlerischer Leiter des Museums
Frieder Burda. Der ehemalige Direktor der Berliner Nationalgalerie
„begleitet die Aktivitäten des Hauses ab sofort“ heißt es in einer
Pressemitteilung des Hauses. Nächstes Jahr wird er die
Ausstellungen „Margaret und Christine Wertheim: The Institute of
Figuríng“ “ (Januar bis Juni 2022)  und „Die Maler des Heiligen
Herzens“  (ab Sommer 2022) verantworten. Kittelmann   ist in
Baden-Baden kein Unbekannter. Der als umtriebig und
durchsetzungsstark bekannte Museumsmann ist langjähriges
Mitglied im Kuratorium der Stiftung Frieder Burda und seit Jahren
eng mit der Familie verbunden. Für Burda hat unter anderem die
Ausstellungen zu Andreas Gursky, „Die Bilder der Brüder“ und
zuletzt zu Pierre Soulages kuratiert. 

„Er wird uns mit starker kuratorischer Handschrift an das
Zeitgenössische anbinden – und auch den interdisziplinären Dialog
suchen“, schwärmt Museumsdirektor und Stiftungsvorstand  
Henning Schaper.  Kittelmann, der seinen (hinter den Kulissen nicht
ganz unerwünschten) vorzeitigen Abgang aus Berlin nie  
kommentiert hat, gibt sich gewohnt selbstbewusst: „Dieses Haus in
seinem spezifischen Kontext erscheint mir das ideale zu sein, um die
Perspektiven heutiger wie historischer Kunst –  ihre Grenzen, aber auch die Möglichkeiten der Grenzüberschreitung – weiterhin
auszuloten“ .

Von Sigrid Feeser

Foto:
SOULAGES. Malerei 1946 – 2019; Museum Frieder Burda, Baden-Baden
© VG Bild-Kunst, Bonn 2020;
Foto: ARTIS-Uli Deck

Dorian Sari

Kunstmuseum Basel

Dorian Sari Photo : Jonas Hänggi

Depuis 1982, le Prix culturel Manor encourage un jeune artiste
(moins de 40 ans) travaillant en Suisse. Biennal, il bénéficie d’une
dotation de 80 000 francs suisse.
Dorian Sari, artiste né en 1989 à Izmir en Turquie et travaillant à
Bâle, est le lauréat 2021. Le Kunstmuseum Basel | Gegenwart 
accueille son exposition : Post-Truth dans deux salles et sur la rivière
traversant le musée. Une dizaine de travaux vidéo et sculptures où
l’artiste explore les aspects empiriques et artistiques de cette post-
vérité où les émotions et les convictions personnelles ont plus 
d’importance que les faits.
Une visite commentée par Dorian Sari est accessible sur la chaîne
YouTube du musée. Attention : la conférence de presse commence
effectivement à 32’ et la visite commentée (en anglais) à 48’.

Hebdoscope

Kunstmuseum Basel | Gegenwart du 13.02 au 24.05.2021
Commissaires : Philipp Selzer, Sarah Wiesendanger
Le musée restera fermé jusqu’au 28 février 2021 en raison des
mesures COVID du Conseil fédéral.

Charles Perrault

Die schönsten Märchen

Wer kennt sie nicht als liebe Begleiter der Kindheit, die Märchen
vom Aschenputtel,  vom Rotkäppchen, dem Gestiefelten Kater oder
vom Dornröschen, das hundert Jahre schlafen muss, bevor der Prinz
es erweckt?  Die Brüder Grimm oder Ludwig Bechstein waren die
Helden der frühen Jahre, die ersten Erzähler dieser  wunderbaren
Geschichten waren sie nicht. Inspiriert hatten sie sich an Charles
Perrault, der in verschiedenen Ausgaben, zum Teil auch in Versform,
das französische Publikum des 17. und 18.Jahrhunderts mit seinen
rasch zu Klassikern avancierten „Contes“ (Märchen) beschenkte. Die  
Wissenschaftlichen Buchgesellschaft Darmstadt hat neun der
schönsten  in  der Anordnung der Ausgabe von 1698  jetzt wieder in
deutscher Sprache herausgegeben, zusammen mit den  
Illustrationen von Gustave Doré, die seit ihrer ersten Ausgabe von
1861 untrennbar mit Perrault verbunden sind. Die acht Jahre später
ebenfalls mit den Doré-Illustrationen in Stuttgart in einer  Folio-
Ausgabe erschienene erste deutsche Übersetzung stammt von dem
heute vergessenen Schriftsteller Moritz Hartmann, den wir als
linken Abgeordneten im Frankfurter Paulskirchen-Parlament,
Mitstreiter von Robert Blum im Wiener Aufstand,  Teilnehmer an kennen – eine für den Kenner pikante Konstellation, denn Perrault
schrieb im Umfeld Ludwigs XIV., dem er lange als hoher
Kulturbeamter  diente und später mit der „Parallèle des Anciens et
des Modernes“  einen erbittert geführten Kulturstreit über den
Vorrang der Moderne über die griechisch- römische Antike
anzettelte.

Perrault war kein naiver Erzähler. Er hatte eine Mission. Er wollte
nichts weniger als zeigen, dass die französische Kultur seiner Zeit
der griechischen weit  überlegen sei – wo doch schon das
ungebildete Volk sich so reizvolle Geschichten wie die von Riquet
mit dem Schopf, von der  Eselshaut, dem Däumling, der Fee  oder
dem bösen Blaubart erzählte. Um sich von den als wild und
barbarisch abqualifizierten und moralisch höchst bedenklichen
Fabeln eines Aesop abzuheben, brauchte es allerdings einige
Korrekturen. Mit Perrault  hielten Verfeinerung und Zivilisation des
Grand Siècle  Einzug in eine archaische Welt, die er mit Grazie und
Erbaulichkeit anreicherte und  zum Spiegelbild einer am Vorbild des
Sonnenkönigs orientierten Gesellschaft  stilisierte.  
Märchentypische  Verhaltensweisen wie Diebstahl, Lüge,
Täuschung, Verrat, Mord und Menschenfresserei werden
abgebremst und in einem höfische Prunkstil begradigt; sie passten
einfach nicht mehr zu dem an der Vernunft orientierten
Optimismus, den der Schriftsteller seiner Zeit unterstellte. Das gibt
seinen elegant (und nicht ohne leise Ironie) formulierten Texten eine
gewisse innere Unwucht, die sich in der  geheimnisvoll verzauberten
Volkstümlichkeit der Grimm’schen Märchensammlung nicht findet. 

Gustave Doré hat das sehr gut verstanden. Er ist knapp dreißig, als
er sich daranmacht,  seine Vorgänger ein für allemal in die Schranken
zu verweisen. Zwölf Stecher setzen seine Vorlagen um, er selbst
liefert nur die Zeichnungen, in denen  die höfische Welt des
17.Jahrhunderts in Kleidung und Habitus heraufbeschworen wird  –
als Zeitkolorit zitierendes, mehr Frösteln als Schrecken
hervorrufendes  Panoptikum von gepuderte  Perücken tragenden
Karikaturen, die Perrault nicht sehr gefallen haben dürften.
Daneben bezaubern unendlich kleinteilige genrehafte Szenen.
Einfache Leute, Unholde und Riesen werden  holzschnitthaft derb
dargestellt, Mordszenen wie Historienbilder inszeniert. Der
Gestiefelte Kater darf als fein herausgeputzter Kavalier
daherstolzieren und Prinzessinen dürfen nur eines sein, nämlich
sehr sanft und sehr schön. Und immer wieder diese dichten, dunklen
Wälder, in die man ewig hineinsehen kann, weil man immer wieder
etwas Neues darin findet. Doré ist ein Meister des mit Details
überfrachteten Wimmelbildes und der raffinierten exotischen
Aufzüge, deren jeder Logik spottende Exzentrik noch einen Dali
inspirieren:  Seh-Stoff für Stunden.

Die Mischung von mit einem (aus heutiger Sicht) historisch
eigenartig  fragwürdigen Geschichtsbild überzogenen Geschichten
(Perrault) und ihrer interpretierenden Illustration  durch einen
großen Künstler des 19.Jahrhundert (Doré), dazu das flüssige, sehr
lesbare Deutsch der Hartmann’schen Übersetzung, ist wirklich
einzigartig – ein intellektuelles Vergnügen, das sich in der Urfassung
im Grunde  an kulturgeschichtlich interessierte Erwachsene wendet,
die in der Lage und willens sind, allen Finten, scheinbar
überflüssigen Nebensätzen und komplizierten psychologischen
Finessen des Autors zu folgen. Andererseits bringt  jedem, der nur
am Märchenstoff interessiert ist, auch die naive Lesart
beträchtlichen Gewinn. Alle lieben Grimm, aber Perrault war der
erste, der das Märchen in die europäische Literatur eingeführt hat.

Von Sigrid Feeser

wbg Edition, Darmstadt

Perrault, Charles
Die schönsten Märchen
Illustriert von Gustave Doré

Shostakovich

Shostakovich, Symphonies 9 & 10, London Symphony Orchestra, dir. Gianandrea Noseda

Parmi les quinze chefs-d’œuvres que constituent les symphonies de
Dimitri Chostakovitch, les 9 et 10e tiennent des places particulières,
celles où le compositeur a manifesté  sa défiance à l’égard de Staline.

Avec ce disque, le chef italien Gianandrea Noseda poursuit, à la tête
du London Symphony Orchestra, son exploration de l’œuvre
symphonique du génie soviétique. Dans la 9e, il traduit ainsi à
merveille ce sentiment de légèreté qui provoqua la colère de Staline.
L’orchestre flirte avec un onirisme porté jusque sur des rivages
sonores rappelant Debussy, assez éloigné de l’académisme d’un
Mravinsky par exemple. La patte italienne du chef transforme ainsi
cette critique musicale en opéra bouffe. Mais Noseda reste le plus
russe des chefs d’orchestre italiens et la 10e vient confirmer que la
baguette peut se muer en sabre. Ici, point d’hésitation. L’angoisse est
là et bien là, surtout dans ce deuxième mouvement, passage obligé
sur lequel est attendue chaque interprétation de l’une des
symphonies les plus connues du compositeur mais une
interprétation de qualité qui vaut le détour.

Par Laurent Pfaadt

Shostakovich, Symphonies 9 & 10, London Symphony Orchestra,
dir. Gianandrea Noseda, LSO Label

Knut Jacques & Morgane Le Corre

Composées alors que Mozart est reconnu comme l’un des génies de
son temps, ces sonates pour quatre mains forment à elles seules une
sorte de biographie musicale du compositeur.

Grâce à une interprétation tout en douceur de Knut Jacques et
Morgane Le Corre, mozartiens remarquables réunis au sein du duo
Pégase, il nous possible d’apprécier toute la beauté à la fois intrépide
et fragile de ces œuvres. L’utilisation d’un pianoforte Anton Walter –
l’un des facteurs favoris du génie – ainsi qu’une formidable prise de
son permettent ainsi de nous plonger dans une atmosphère presque
hors du temps, mystique qui nous révèle un Mozart avec ses doutes,
ses fragilités et en même son indéniable joie de vivre. Nos
interprètes n’ont vraiment rien à envier aux plus grands. Ecoutez
l’andante de la Sonate en fa majeur KV 497 et vous comprendrez.

Par Laurent Pfaadt

Mozart Piano 4 hands, Knut Jacques & Morgane Le Corre
Paraty