La femme au marteau

Voici quelques réflexions à brûle-pourpoint inspirées par ce concert suite à des échanges avec de fidèles spectateurs de Musica. Certains se demandant si nous étions là pour Silvia Costa, sa mise en scène et sa scénographie ou pour la musique de Galina Ustvolskaya, cette élève de Dimitri Chostakovitch que nous connaissons peu, musique ici interprétée et révélée d’une manière fulgurante par le pianiste Marino Formenti.


En effet, la scénographie de Silvia Costa occupe une place importante dans ce spectacle très visuel. Ce n’est pas pour rien qu’elle a été l’assistante de Romeo Castellucci, comme lui, plasticienne, issue des Arts visuels, avec un goût pour les beaux objets, les attitudes plutôt mortifères ou hystériques, une nette tendance à l’esthétisme.

C’est son univers qu’elle apporte sur le plateau avec ces lits simples ou raffinés, ces canapés agrémentés de coussins pour des hôtes de passage au destin inconnu. Un mobilier souvent déplacé. Seul élément constant, le piano, encore est-il bousculé et prié de faire place à l’objet qui arrive.

 Sans doute cela est-il à l’image de la vie mouvementée de la compositrice qui, après avoir rompu avec son maître a su mener ses propres recherches et créer une musique très personnelle.

Les six sonates qu’elle a écrites entre 1947 et 1988 sont l’objet de ce concert et nous avons été emportés par cette musique tellement particulière et expressive, bouillonnante, sans concession, exprimant la violence, les drames avec parfois ce répit, ce calme nécessaires à qui veut reprendre haleine. Mario Formenti en donne une interprétation impressionnante. Avec une énergie, une conviction à toute épreuve, dans un jeu tellement physique que le pianiste semble faire corps avec son instrument, il rend à la compositrice russe un puissant et légitime hommage.

 Marie-Françoise Grislin

Musica au Maillon le 27septembre

Varsovie n’a rien oublié

La dimension juive de la capitale polonaise reste indissociable de son identité

Même s’il ne subsiste que très peu de vestiges de l’ancien ghetto d’une Varsovie détruite à 90% par les Allemands, l’identité juive de la capitale polonaise transparaît à chaque coin de rue et s’écrit quotidiennement dans une histoire plus que millénaire. En arpentant les avenues d’immeubles vitrés qui ressemblent à celles de toutes les grandes capitales du monde ou en contemplant ces réalisations soviétiques, vous sentez vite qu’ici, sous l’asphalte et derrière les murs étincelants, suinte une histoire tragique, celle de ces centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants entassés dans cette partie de la ville.

Pour pénétrer la Varsovie juive, il vous faut d’abord entrer dans le cimetière juif de la rue Okopowa. Les anonymes y côtoient les illustres. Le gardien vous demande si vous cherchez un nom. Vous réfléchissez un instant. Comment choisir entre trois millions de personnes ? Vous secouez la tête, un peu désemparé et avancez parmi cette mémoire vivante qui mêle dans une seule et même tombe, héros et martyrs. En sortant, vous êtes alors prêts à entrer mentalement dans le ghetto, à prendre cette fameuse passerelle. Les anciennes rues se révèlent à vous. Ici l’orphelinat de Janusz Korczak, là l’Umschlagplatz d’où partaient les convois de la mort vers Treblinka. Vous croisez les ombres de Jan Karski, d’Adam Cziernakow et de Marek Edelman en arrivant devant ces jonquilles qui tapissent les parterres du musée Polin consacré à l’histoire des juifs de Pologne.

Chef d’œuvre de scénographie avec un côté immersif assumé, le musée se veut un voyage exhaustif dans l’histoire millénaire des juifs polonais. Arpentant dans les diverses époques, le musée évoque aussi bien la Renaissance considérée comme « le Paradis juif » que les pogroms de l’après-guerre notamment celui de Kielce mais également la constitution du capitalisme juif polonais au 19e siècle et bien évidemment la Shoah. Il revient aussi sur les grands courants du judaïsme et les figures de l’histoire juive polonaise telles que Gaon de Vilnius, Moses Mendelsohn, Isaac Leib Peretz qui fit du yiddish cette langue mondialement connue et couronnée par le prix Nobel de littérature d’Isaac Bashevis Singer, ou Emmanuel Ringelblum et son armée d’archivistes qui rassemblèrent au sein de l’organisation Oneg Shabbat de précieuses informations sur la vie dans le ghetto pendant l’occupation nazie.

La figure de ce héros qui sauvegarda avec Hirsch Wasser, Rachel Feuerbach, Abraham Lewin et d’autres la mémoire du ghetto se trouve à l’Institut historique juif. Ici point de rue reconstituée, de musique angoissante ou de jeux pour enfants. Dans ce décor épuré et centré sur la quête d’Oneg Sabbat, leurs documents collectés et leur conservation, le visiteur avance, seul, en élaborant sa propre quête de la mémoire. Ce n’est pas un musée mais bel et bien un mausolée qu’il découvre, celui du courage de quelques hommes et femmes qui, en sacrifiant leurs vies, ont souhaité dire aux générations futures ce qu’il advint ici même. Combattants de la mémoire, ils ont placé ici, dans cette caisse et cette jarre de lait, alors que les langues de feu de la synagogue dynamitée et des lance-flammes allemands menaçaient, leurs existences et les souffrances de tout un peuple et d’une ville martyre. Ici le poids de l’histoire est lourd, écrasant. Il est nulle part et partout à la fois. Lieu assez peu visité y compris des Polonais, c’est pourtant un passage obligé et complémentaire du musée Polin pour qui veut comprendre la tragédie qui s’est déroulée ici.

Après la liquidation du ghetto en mai 1943, Jurgen Stroop, commandant SS qui orchestra cette dernière adressa à Himmler un rapport intitulé : « Le quartier juif de Varsovie n’existe plus ! ». Ces tombes, ces archives, et ce musée prouvent qu’il ne suffit pas de détruire des pierres pour tuer la mémoire. Et que s’il ne subsiste qu’une seule personne susceptible de l’entretenir, qu’elle soit écrivaine de renom comme Agata Tuszsynska (voir l’interview) ou guide passionnée comme Agnieszka Biesiadecka, médiateur du musée Polin ou restaurateur de l’Institut historique juif, tous unis dans la volonté d’une ville de se souvenir encore et encore, alors les efforts de destruction des totalitarismes et des négationnistes resteront vains.

Par Laurent Pfaadt

A lire :

Samuel D. Kassow, Qui écria notre histoire ? Les archives secrètes du ghetto de Varsovie, Grasset, 594 p. 2011 qui relate l’incroyable épopée d’Emmanuel Ringelblum et de l’organisation Oneg Shabbat.

Agata Tuszsynska, Wiera Gran, l’accusée, Grasset, 416 p. qui raconte l’histoire d’une chanteuse du ghetto, accompagnée par le pianiste du film de Polanski dans un formidable livre qui suscita une vive polémique en Pologne.

Isaac Bashevis Singer, Shosha, coll. La Cosmopolitaine, Stock, 376 p. qui suit l’un des plus beaux personnages de la littérature mondiale, Shosha, dans les rues d’une Varsovie prête à s’enfoncer dans les ténèbres de la seconde guerre mondiale.

Pour découvrir la Varsovie juive, rien de mieux que d’organiser son voyage à partir des informations contenues sur le site de l’office de tourisme de Varsovie : http://www.warsawtour.pl

Festival Musica, Kaija Saariaho

Kaija Saariaho, l’invitée d’honneur

Après la représentation de son magnifique opéra « Only the sound remains » plusieurs œuvres de la compositrice finlandaise nous ont été proposées dont la projection d’« Innocence » son dernier opéra créé au Festival d’Aix-en- Provence en 2021, suivi d’un concert intitulé « Kaija dans le miroir » où ses amis musiciens  lui rendent hommage en reprenant certaines de ses œuvres.


Enfin ce sera le très beau concert « Eblouissements » donné par l’orchestre national de Metz Grand Est .

Un concert organisé de façon intelligente, les deux œuvres de Kaija Saariaho étant entourées par celles de deux compositrices. En ouverture, une pièce d’Olga Neuwirth « Coronation V : Spraying sounds of hope”. Ecrite pendant le confinement, les vents et les percussions lui impliquent un côté un peu martial, genre marche dérisionnée.

 C’est alors que vient à être jouée « Trans » de Kaija Saariaho, un concerto pour harpe qui nous donne l’occasion de découvrir un célèbre harpiste Xavier de Maistre. Son jeu très subtil est soutenu discrètement par un orchestre particulièrement bien dirigé par David Reiland qui laisse toute la place au soliste. Après un premier mouvement où l’emporte la limpidité des sons de la harpe, ceux-ci se font plus graves pour, dans le troisième mouvement face à l’orchestre bourdonnant se faire plus répétitifs puis à peine audibles avant une dernière reprise.

Après l’entracte c’est « Verblendungen », pièce écrite par Kaija en1984 que l’orchestre entame avec fougue, saturant l’espace avec le martèlement de la grosse caisse. Puis tout redevient fluide sans heurt, sans précipitation, une musique harmonieuse avec parfois quelques grondements souterrains. Bientôt tout s’efface imperceptiblement dans de discrets tapotages.

Nous aimons la musique de cette compositrice qui réussit toujours à toucher notre sensibilité et à laisser vagabonder notre imaginaire.

Le concert s’achève avec une œuvre en création mondiale de la compositrice italienne Clara Iannotta, bien dans l’esprit de ce concert « Darker Stems » évoquant, à travers des sons contrastés, mélangés, où prennent place des raclements, des sons aigus de scie musicale, des tapotages sur boîtes en carton, les périodes difficiles traversées par la compositrice.

 Un grand moment musical avec des interprètes de haut niveau.

Marie-Françoise Grislin

Le 22 septembre à la Cité de la musique et de la danse.

Festival musica

Hyper concert

Un moment tout à fait extraordinaire nous était proposé par Musica avec les ensembles « L’Imaginaire » de Strasbourg et « Hyper Duo » de Bienne. Nous permettant, de plus, de découvrir une nouvelle et très belle salle de spectacle de l’Université de Strasbourg, La Pocop .


Ce n’est pas seulement l’oreille qui se délecte des sons soufflés de la flûte jouée avec retenue et application par Keiko Murakami, du piano endiablé de Gilles Grimaitre et du saxo de Philippe Koerper notre vue est plus que sollicitée pendant ce concert qu’on peut qualifier d’expérimental tant il réserve de surprises.

C’est ainsi par exemple que le gros ballon qui se met à circuler entre les musiciens devient objet ludique susceptible d’ajouter quelques grincements à la partition quand on frotte son enveloppe.

Sans oublier qu’un écran disposé en fond de scène présente toutes sortes d’images kaléidoscopiques colorées que la musique semble impulser. A l’électronique et la régie vidéo, Daniel Zea

Sans oublier non plus que sur ce même écran nous verrons apparaître les visages des musiciens arrangés d’une drôle de façon, figés ou déformés yeux fixes, bouches rétrécies ou agrandies avec rajouts d’objets divers et bizarres sur ces visages virtuels. Une mise en images qui accompagne les partitions de Daniel Zea, avec sa nouvelle version de « Toxic Box » et « L’adieu aux sirènes » de  Hibiki Mukai. Tout cela très endiablé nous perdait dans les entrelacs des sons et des images.

La partie réservée à Hyper Duo était modifiée en raison de l’absence d’un des musicien, Julien Mégroz, malade. Elle fut essentiellement consacrée à la vidéo de leurs nombreux « Cadavres exquis » évidemment déjantés puisque pratiquant le collage de bouts de films comme le pratiquaient  les surréalistes avec les textes.

Des musiciens pleins d’énergie et de virtuosité au service d’une musique innovante pour une soirée d’avant-garde bien adaptée à cette nouvelle salle de spectacle.

Francis Grislin

Un Concert Musica du 21 septembre

Le Chant d’Haïganouch

Patrick Manoukian, alias Ian Manook, est l’un de nos auteurs de polars les plus talentueux. Délaissant les plaines mongoles et les glaciers islandais, il s’est lancé voilà deux ans dans l’écriture d’une saga qui puise largement dans son histoire familiale arménienne même s’il tient à préciser que « ce n’est pas un témoignage sur ma famille. Je prends l’histoire de ma famille pour en faire quelque chose d’universel. »


Après L’oiseau bleu d’Erzeroum (Albin Michel, 2021) qui se focalise sur le génocide de 1915, Ian Manook nous entraîne cette fois-ci avec Le chant d’Haïganouch dans la Russie soviétique en compagnie d’Agop et d’Haïganouch, séparée de sa grande sœur Araxie lors du génocide.

Agop, le meilleur ami du mari d’Araxie, a émigré en France. Fini les milices anti-ottomanes, il a rejoint le PCF. Mais l’appel de la mère patrie est plus fort que tout. Ce chant sera celui d’une sirène nommée Staline qui, comme dans l’Odyssée, finira par le dévorer. Sur les bords du lac Baïkal, un autre chant résonne, celui d’Haïganouch, poétesse aveugle qui va devoir elle-aussi affronter de nouvelles épreuves, en particulier la répression stalinienne dans une autre odyssée, sibérienne celle-ci. Némésis a cédé sa place à Ananké, la mère du Destin.

Sous couvert du roman, Ian Manook propose une profonde réflexion sur le déracinement et les dilemmes de la diaspora arménienne où leurs membres sont à la fois enviés et détestés. Il s’interroge également sur ce fossé qui ne se comble jamais entre ceux qui sont partis et ceux qui restent.

Dans ce récit mélancolique comme un air de duduk, le lecteur retrouvera assurément l’incroyable talent de conteur de Ian Manook avec, en plus, cette émotion propre aux histoires personnelles. L’alchimie romanesque fonctionne parfaitement. Cela donne un livre très agréable à lire avec des personnages rencontrés dans L’oiseau bleu d’Erzeroum qui gagnent en épaisseur.

Ian Manook souhaitait avec cette histoire « transmettre des sentiments universels à travers des destins individuels ». Il y parvient de la plus belle des manières. Et à l’heure où le peuple arménien subit une nouvelle agression, lire Le chant d’Haïganouch est également, d’une certaine manière, un combat contre l’oubli. Un chant qui souffle sur des pages de braises et de glace. Un chant de souffrances et de courage qui, traversant les générations, dépasse le simple livre d’un écrivain de polars et coure sur les pentes du mont Ararat et sur les ruines de Stepanakert.

Par Laurent Pfaadt

Ian Manook, Le Chant d’Haïganouch
Chez Albin Michel, 384 p.

Maria rêve

Un film de Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller

Après avoir remporté en 2020 le César du meilleur court-métrage avec Pile poil, le tandem Lauriane Escaffre / Yvonnick Muller réalise son premier long-métrage avec Maria rêve. Une bouffé d’air frais dans un quotidien parfois morose.

Dès le « lever de rideau », la bande-son met le spectateur dans l’ambiance. La voix inimitable d’Elvis Presley berce chaudement les premières scènes, on devine que le ton du film sera résolument optimiste, sans donner dans la béatitude naïve. Bien sûr, cela ne suffit pas pour faire un bon film, mais c’est déjà un bon début… Nous faisons connaissance de Maria, une femme de ménage qui se retrouve sur son lieu de travail pour la dernière fois. La vieille dame qui l’employait dans son grand appartement est effet décédée, les héritiers n’ont plus besoin de ses services. Discrète, effacée, Maria va vite rebondir. Elle va postuler pour rejoindre l’équipe de femmes de ménage de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris, pour être aussitôt embauchée, à sa grande surprise.

Maria à la cinquantaine, elle est mariée depuis 25 ans à Oratio, actuellement à la recherche d’un emploi. D’un naturel aimable, Maria est une personne simple en apparence, mais très curieuse. Dans son nouvel environnement elle s’ouvrira à des choses auxquelles elle n’avait jamais été confrontée jusqu’ici, et s’émerveillera d’un monde dans lequel la chose la plus banale peut avoir un sens totalement inédit. Maria a traversé jusqu’ici l’existence sans trop d’anicroche, mais aussi sans grande joie. Une vie sans histoire, en somme, mais un peu terne. Aux Beaux-Arts, elle entamera un renaissance, aidée par un environnement qui stimule l’imagination.

A peine engagée, Maria s’intègre vite à l’équipe chargée du ménage du vénérable établissement. Les autres femmes qui la composent sont sans fard, généralement de bonne humeur, et plus expressives que Maria. Mais celle-ci va évoluer, peu à peu. Chaque journée de travail la fera découvrir de nouvelles choses, qu’elle accueillera à bras ouverts. Même si, parfois, elle ne comprendra pas tout ce qu’elle a sous les yeux. Les rapports entre élèves fantasques et enseignants farfelus la désarçonnent à l’occasion, mais cela ne lui fait pas peur. Maria a beau s’être emprisonnée au cœur d’une inexorable routine au fil des années, sa curiosité naturelle est toujours là, comme endormie par le quotidien. Tout ce temps elle est restée une grande rêveuse. Elle fera la connaissance d’une personne étonnante à plus d’un titre, Hubert le concierge. Et peu à peu tombera sous son charme.

Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller réalisent avec Maria rêve une comédie douce amère (plus douce qu’amère, heureusement). Leur mise en scène fait preuve d’une très grande sensibilité. Leur scénario, leur manière de filmer et leur compréhension des personnages est d’une grande délicatesse. Le tandem fait preuve de finesse, et on sent une connexion évidente et profonde avec les deux personnages principaux, Maria et Hubert. Pour autant, le film ne tombe jamais dans la mièvrerie. Maria rêve est un film drôle (notamment lorsque Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller se mettent eux-mêmes en scène), mais qui sait être triste par moment. Sans jamais tomber dans les excès ou la caricature. Le long-métrage évite en effet les facilités et les scènes trop prévisibles (car attendues dans le genre de la comédie dramatique), grandement aidé par une excellente distribution.

Dans le rôle de Maria, la comédienne Karin Viard nous rappelle sa large palette d’interprétation. S’il est vrai qu’elle incarne d’ordinaire des femmes plutôt exubérantes, elle est ici toute autre. Dans un rôle qu’elle reconnaît elle-même comme étant à l’opposé de sa propre personnalité, elle parvient à incarner la douce et sensible Maria, un être toujours en retrait, discret et arrangeant. Face à elle il fallait le comédien apte à exprimer un savant mélange de sensibilité et virilité. Un petit côté lunaire, fantaisiste, dans un être à l’existence pourtant très concrète et à l’apparence de grand nounours.

Dans la peau d’Hubert, ce concierge des Beaux-Arts qui semble avoir toujours été là, Grégory Gadebois fait des merveilles. Il faut le voir pour le croire ! Le comédien parvient à traduire les nombreuses facettes de son personnage avec une apparente facilité et un naturel déconcertants. Tantôt timide, passionné, hésitant, débrouillard, Hubert va petit à petit cristalliser en lui toutes les rêveries de Maria, lui faire imaginer que, peut-être, un monde différent est là à sa portée. Un monde loin de son train train quotidien, plus exaltant que ce qu’elle a toujours connu. Beaucoup de choses passent par le regard de Grégory Gadebois. Celui-ci est tellement expressif qu’il en devient presque un personnage à part.

Quand Maria rêve s’achève, c’est sur une note optimiste, un nouveau départ. Maria peut désormais vivre ses rêves…

Jérôme Magne