Le Roman de Genji

Le Roman de Genji appartient au patrimoine littéraire japonais.
Cette œuvre d’une grande beauté, encensée par les plus grands
écrivains à commencer par Borges et écrite dans un Moyen-Age
plein de mystères relate les aventures de Genji, ce fils illégitime de
l’Empereur du Japon, fruit d’un amour inconsolable, à la cour de
l’Empire du Soleil levant.

René de Ceccaty, traducteur émérite du japonais et les éditions
Vendémiaire embarquent le lecteur dans ce nouveau voyage en
suivant cette incroyable épopée qui chevauche entre rêve et réalité.
Reprenant l’excellente traduction de Kikou Yamata de 1927, la prose
de Shikibu se veut à la fois roman et poésie mâtinée de quelques
touches de réalisme magique. Le caractère métronomique de la
narration est proprement stupéfiant. Profondément contemplatif et
pétri de rebondissements, ce conte des mille et une nuits japonais
est à déguster ligne après ligne…

Par Laurent Pfaadt

Murasaki Shikibu, Le Roman de Genji,
Aux éditions Vendémiaire, 336 p.

GALERIE ART’COURSE

Art Doudou
Exposition collective

10 mars – 03 avril 2021

En cette période difficile nous avons invité les artistes à travailler autour de la notion d’Art Doudou car nous avons besoin de réconfort et d’humour. L’art peut-il être cet objet transitionnel ? Quel est votre Art Doudou ?

 LES ARTISTES

KARIM ALLAOUI
FRANCOISE AMET
ANNETT ANDERSCH
MYRTILLE BÉAL
GENEVIÈVE CHARRAS
MÉLANIE RICHET
HERVÉ RIOUX
RENÉE TOVARELLI
SIMONE

Galerie ART’COURSE
Myrtille BEAL,Directrice artistique

49a rue de la Course
67000 Strasbourg
T +33 (0)3 69 74 73 73 

http://www.galerieartcourse.com
contact@galerieartcourse.comHoraires d’ouverture :
Mercredi, jeudi, vendredi 15h-19h Samedi 14h-19h

Pâques russes à Baden-Baden

Festival de Pâques 2021 & 2012

BPhil BB, Kirill Petrenko
© Monika Rittershaus

Le 12 mars en conférence de presse (par Zoom), le directeur général
du Festspielhaus de Baden-Baden, Benedikt Stampa, très entouré, a
présenté l’épine dorsale des deux prochains Festivals de Pâques : 
l’opéra russe autour de Tchaïkovski et Pouchkine en étroite
collaboration avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin 
(représentés par Olaf Maninger, violoncelle solo) et son chef 
Kirill Petrenko.

L’édition 2021 – qui ne peut se tenir aux dates prévues en raison de
la pandémie – sera rattrapée du 6 au 9 mai avec un programme
réduit, celle de 2022 se déroulera l’an prochain du 9 au 18 avril.

Kirill Petrenko, chef principal de la phalange berlinoise depuis 2019,
rappelait la commotion d’avoir dû suspendre Fidelio l’an passé. Ce
printemps, il a fallu « déplacer Pâques en mai », pour préserver cette
collaboration avec le Festival à laquelle il est très attaché et qui
permet au Berliner de cultiver sa tradition d’orchestre de fosse. Il est
très heureux d’offrir aux festivaliers Mazeppa, un opéra avec de
beaux personnages et que Tchaïkovski a innervé de thèmes
folkloriques. L’œuvre entrera au répertoire de l’orchestre et sera
donné en version concertante avec une belle distribution vocale
(dont Olga Peretyatko en Maria, Vladislav Sulimsky en Mazeppa).
Le maestro dirigera aussi deux productions en 2022, toujours de
Tchaïkovski : « La dame de pique » dans une nouvelle mise en scène
de Moshe Leiser et Patrice Caurier et « Yolantha » en version de
concert.

Anna Netrebko

Également programmés au printemps 2022, les trois plus célèbres
ballets de Stravinsky interprétés par les Berliner et trois
prestigieuses sopranos : Asmik Grigorian, Anna Netrebko et Sonya
Yoncheva.

Dans l’immédiat, durant la semaine de Pâques 2021 (du 1er au 5
avril), le Festspielhaus Baden-Baden poursuivra son HausFestspiel 
en streaming gratuit et en direct avec des membres du Berliner
Philharmoniker. Le dimanche de Pâques (4/04) à 17 heures,
l’orchestre au grand complet dirigé par Kirill Petrenko s’invitera sur
Arte avec des œuvres de Tchaïkovsky et Rachmaninov.

Les prochains jours, un « concert expérimental » des Berliner rôdera
les protocoles pour valider un accueil sûr et serein du public comme
des musiciens. Cela permettra de préciser la jauge de mai et d’ouvrir
la billetterie (préventes seulement à partir du 9 avril pour le Festival
2021, mais dès le 18 mars 2021 pour l’édition 2022).

Toutes ces informations sont évidemment données avec les réserves
d’usage en ces temps chahutés. Pour les mélomanes, le mieux est de
vérifier le détail de la programmation sur le site du Festspielhaus.

Par Luc Maechel

Regionale21 – E-Werk Freiburg

Donnerstag 18. März – So 23. Mai 2021
Galerie 1: Emeka Udemba

#Another day in Paradise

An der „Regionale21“ zeigt Emeka Udemba die neue Installation 
#Another day in Paradise mit raumgreifender Malerei und Objekten
Ausgangspunkt ist seine Erfahrung, als Schwarzer in Deutschland zu
leben und aufgrund der Hautfarbe oftmals als Anderer
abgestempelt zu werden. Die Porträts sind von einer Art collagierter
Schleier überzogen, der die verstellte Wahrnehmung thematisiert.
Die mit Spiegelscherben beklebten Kapuzenobjekte spiegeln den
Blick und die von ihm ausgehenden Machtstrukturen.

Galerie 2:

Künstler*innen: Nadine Cueni (CH), Daniel Dressler & Lynne
Kouassi (CH), Jasper Simeon Mehler (CH), Paula Mierzowsky &
Johann Diel (DE), Björn Nussbächer (CH), Julian Salinas (CH), Lea
Torcelli (DE), Florian Thate (DE), Jodok Wehrli (CH)

Songs From the End of the World

Unsere Gegenwart ist nicht nur von einer Pandemie bestimmt,
sondern sie muss sich auch mit den drohenden ökologischen
Desastern stellen. Es scheint, dass wir aktuell die vielfältigen
Symptome eines grundsätzlichen Wandels verspüren. Die an der
„Regionale21“ gezeigten Positionen beschäftigen sich mit Themen
des Übergangs, der Transformation oder der Auflösung. Einige
versuchen, Reflexions- und Handlungsräume zu schaffen für
mögliche Wege in die Zukunft.

Öffnungszeiten

Do/Fr 17-20 Uhr, Sa 14-20 Uhr, So 14-18

Es gelten die allgemeinen Abstands- und Hygienemaßnahmen.
Terminbuchung erforderlich – online über unsere Homepage.

Galerie für Gegenwartskunst, E-WERK
http://www.gegenwartskunst-freiburg.de

Miserere

Arvo Pärt est très certainement l’un des plus grands compositeurs
vivants. Son énorme production placée sous le signe du mysticisme
et de la méditation explose littéralement dans ce Miserere. De cette
œuvre musicale composée d’après le Psaume 51, « Miserere mei,
Deus »« Ô Dieu, aie pitié de moi », tout le monde a en tête la version
d’Allegri. Mais celle d’Arvo Pärt, composée initialement en 1989 et
révisée en 1992, n’a rien à envier à son lointain modèle, bien au
contraire.

Dotée d’une puissance émotionnelle absolument prodigieuse portée
par un orchestre très inspiré et qui fait oublier la version de
référence du Hillard Ensemble, cette version du Miserere, œuvre
que Nanni Moretti utilisa dans son film Habemus Papam est
véritablement portée par la grâce. Le caractère minimaliste de son
écriture, loin d’appauvrir l’œuvre, la transcende au contraire,
produisant un effet émotionnel similaire à celui de la troisième
symphonie de Górecki. Quant à son Dies Irae, il est bienveillant,
impérieux sans être punitif.

Une œuvre à posséder assurément dans sa discothèque.

Par Laurent Pfaadt

Arvo Pärt, Miserere, Chor des Bayerischen Rundfunks, Münchner Rundfunkorchester, dir. Howard Arman
Chez BR Klassik

Brejnev, l’antihéros

Leonid Brejnev adorait le théâtre. Et la pièce dont il fut le principal
acteur s’apparenta tantôt à une honteuse tragédie, tantôt à une
comédie pathétique. C’est ce que montre à merveille cette première
biographie française du leader soviétique signée Andreï Kozovoï,
maître de conférences à l’université de Lille. Pour quelle raison
Brejnev ne suscita que peu d’intérêt parmi les chercheurs français ?
Parce que coincé entre le turbulent Khrouchtchev et le réformateur
Gorbatchev ? Parce que son époque ne vacilla pas comme à Cuba en
1962 ou à Berlin en 1989 ? Parce que Brejnev incarna parfaitement
l’antihéros, objet des blagues les plus grotesques et symbole du
discrédit moral de l’URSS ? Peut-être pour toutes ces raisons à la fois
finalement.

Dans ce grand théâtre cynique et sanglant que fut le 20e siècle,
Leonid Brejnev demeura longtemps dans la coulisse. Modèle de
l’apparatchik ayant réussi à passer entre les gouttes des purges, il
rejoignit la cour d’un autre ukrainien, Nikita Khrouchtchev qu’il
trahit lors de la révolution de palais d’octobre 1964 qui le porta au
pouvoir. Grâce à des archives inédites, l’auteur nous fait ainsi revivre
presque heure par heure, au sein du Poliburo, cet évènement majeur
du 20e siècle.  

Fin politique, Brejnev installa une gouvernance faite de népotisme
où l’on retrouva des membres de sa famille et de la « mafia de
Dniepropetrovsk » c’est-à-dire de fidèles à lui, au sein d’un système
qualifié de « culte de la personnalité sans personnalité ». En fait, celui-ci
s’apparenta à un conservatisme qui ne dit pas son nom où les écarts
avec le dogme soviétique ne furent pas tolérés. Prague en 1968 ou
les dissidents en firent ainsi les frais. Mais l’inadaptation de ce
conservatisme avec le monde de la deuxième partie du 20e siècle
accéléra la chute du régime soviétique. Déclin économique
irrattrapable, décisions géopolitiques hasardeuses comme en Afghanistan, Brejnev restera bien dans l’histoire comme le fossoyeur
de l’URSS. Et le ciment du mythe de la grande guerre patriotique
dont il usa ne parvint pas à éviter l’effondrement du système.

Le lecteur assiste ainsi en même temps aux dérives à la fois d’un
système et de l’esprit d’un homme. En s’appuyant sur les carnets
personnels de Brejnev dont il démêle en historien averti le vrai du
faux, la réalité du mythe et en croisant d’autres sources inédites et
passionnantes – comme celles de la répression de l’insurrection de
Budapest en 1956 –  Andreï Kozovoï nous montre combien Brejnev
personnifia l’enfermement d’un système qui finit par pourrir de
l’intérieur.

Par Laurent Pfaadt

Andreï Kozovoï, Brejnev, l’antihéros
Aux éditions Perrin, 400 p.